La revue financière « Capital » accuse les malades de dilapider l’argent de la Sécurité Sociale
La revue financière « Capital » accuse les malades
de dilapider l’argent de la Sécurité Sociale et d’être responsables du déficit.
Sa couverture de décembre 2011 est barrée d’un titre énorme : Gaspillages publics, 80 milliards d’économies tout de suite c’est possible. Dans un dossier spécial « Santé ». Elle affirme : « 11,8 milliards d’euros d’économies sont possible tout de suite, l’ardoise de l’assurance maladie pourrait être effacée ».
Suit un violent réquisitoire contre les abus des malades, souvent encouragés par les médecins :
-On hospitalise beaucoup trop ! (qu’en pensent les personnes qui doivent attendre des semaines avant de pouvoir être hospitalisées ?).
-Des masses de médicaments ne servent à rien, sont gâchés. Les greffés du rein ne prennent pas bien leur traitement, les diabétiques le suivent mal, d’où des rechutes, – les antibiotiques restent dans les placards, les malades chroniques changent trop souvent de médicaments.
-Des examens superflus plombent les comptes : est-il nécessaire de dépister le cancer de la prostate chez les personnes âgées (puisqu’elles ont vécu si longtemps pourquoi les prolonger encore en vie !)
-On fait trop d’échographies, trop de ponctions coûteuses…
-Dans des CHU, on accouche trop de femmes par césarienne !
-On utilise trop des ambulances alors qu’on pourrait très bien prendre un taxi. Sont montrés du doigt, les mamans qui quittent la maternité avec un bébé de 3 jours et les patients qui doivent se faire dialyser 3 fois par semaine.
La revue conclut : « rien qu’en faisant le ménage dans les dépenses de santé, l’ardoise de l’assurance maladie pourrait être effacée »
Le système actuel de Sécurité Sociale a été instauré en 1945. Il figurait dans le programme du Conseil National de la Résistance (CNR). Il permettait une réelle sécurité sociale de la naissance à la mort, reposant sur la solidarité, permettant à tous d’être protégé durant la vie entière. Le fait de verser une part de son salaire à une caisse commune faisait de l’assurance maladie un salaire socialisé.
Les cotisations étaient prélevées sur le salaire (cotisation salariale) et sur les richesses produites par les salariés (cotisations patronales). Ces cotisations n’ont d’ailleurs jamais empêché les capitalistes de faire des profits fabuleux.
Le patronat capitaliste n’a jamais admis sa création, il a toujours voulu liquider ce système… Avec le concours actifs des gouvernements successifs, il a multiplié les coups : exonérations de cotisations, fraudes, réductions des remboursements, CSG, forfait hospitalier, fermeture des hôpitaux, augmentation des taxes sur les mutuelles… Privatiser le système, cela rapporterait des centaines de milliards aux assurances. On voit de là quelles en seraient les conséquences pour les assurés.
« Capital » journal financier capitaliste appuie à fond le plan d’austérité du gouvernement pour faire payer le peuple, baisser le coût du travail.
Face à cela pour les stopper, une seule réponse : la lutte.
« Capital », si prolixe pour dénoncer « les abus des assurés », n’a pas trouvé une seule phrase pour montrer où se situent les causes réelles du déficit de la sécu !
Pas un mot sur les milliards détournés par les employeurs exonérés des cotisations sociales. Pas un mot sur les sociétés financières qui ne paient pas de cotisations. C’est pourtant 70 milliards qui nous sont ainsi dérobés. Faites le compte, cette somme représente 6 fois le « déficit » de la Sécu ! Ajoutons les profits scandaleux que les sociétés productrices de médicaments réalisent et qui représentent des dizaines de milliards. Ces sommes énormes nous appartiennent.
Source : « site communistes »