La RUSSIE, l'Arabie saoudite et le TERRORISME [le Petit Blanquiste]
Dans les années 1980, Russes et Saoudiens se sont affrontés indirectement en Afghanistan lorsque le royaume des Saoud finançait la guerre de Ben Laden contre le gouvernement afghan soutenu par l'Union soviétique.
Patronnée par les États-Unis et l'Arabie saoudite, la «couveuse» afghane a aussi permis la formation et la multiplication de groupes armés qui, dans les années 1990, ont essaimé sur le territoire russe de Tchétchénie pour y mener deux guerres sanglantes.
Aujourd'hui, nombre de ces groupes armés sévissent en Syrie : selon Lakhdar Brahimi, ils seraient plus de 2.000 de différentes nationalités et appartenances, à majorité islamiste, dont une dizaine de groupes tchétchènes.
Durant le deuxième semestre 2013, Vladimir Poutine et son ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, ont rencontré des dirigeants du royaume saoudite, notamment l'émir Bandar ben Sultan, chef des services de renseignements.
Espérant obtenir de la Russie qu'elle abandonne son soutien à la souveraineté de la Syrie, l'émir Bandar a fait valoir à Vladimir Poutine que l'Arabie saoudite était en mesure de garantir la sécurité des Jeux olympiques d'hiver à Sotchi : « Les groupes tchétchènes qui menacent la sécurité des JO, nous les contrôlons. D'ailleurs ces groupes ne se sont dirigés vers la Syrie qu'après avoir coopéré avec nous », a-t-il déclaré. [1]
Sur la Syrie, Poutine a répondu : «Notre position en Syrie est impartiale. Nous voulons mettre fin aux violences par le biais d'une solution politique, de réformes et du lancement d'un chantier de réconciliation et de reconstruction.
Par contre, vous, ainsi que d'autres pays du monde et de la région, campez sur un seul objectif. Celui de renverser Bachar el-Assad ».
Sur la sécurité des JO, il a argumenté que la question ne se limitait pas aux JO : «Il s'agit aussi de la sécurité de nos ambassades, de nos missions diplomatiques et des intérêts russes dans le monde ».
Mais les menaces à peine voilées de l'émir Bandar n'étaient pas vaines : les 29 et 30 décembre, deux attentats sont perpétrés à Volgograd, l'un dans la gare, l'autre dans un trolleybus ; ils tuent 35 personnes.
Les soupçons se portent immédiatement sur un groupe dirigé par le terroriste tchétchène Dokou Oumarov ; celui-ci bénéficie de fonds prodigués par L’Arabie saoudite dont il épouse l'idéologie fondamentaliste, le wahhabisme ; il bénéficie également du soutien logistique des services secrets américains et saoudiens.
Dès juin 2013, Dokou Oumarov avait appelé ses partisans à aller combattre en Syrie où ils pourraient acquérir les compétences nécessaires pour « libérer le Caucase » ; un mois, plus tard, il menaçait de commettre des attentats contre les Jeux Olympiques de Sotchi.
Poutine a promis de « lutter contre les terroristes jusqu'à leur élimination totale » ; une menace qui vise les exécutants mais aussi, sans aucun doute, les commanditaires.
Quant au ministère russe des Affaires étrangères, il a dénoncé la tendance de certains analystes politiques à diviser les terroristes en « bons » et « mauvais » en fonction des missions géopolitiques qu'ils se fixent.
Journaux et télévisions françaises devraient se sentir concernés...
source: Le petit blanquiste