La violence patronale tue (tribune libre)
Le patron de Renault, Carlos GHOSN en place depuis 2005 n’arrête pas de faire parlé de lui. Aidé par les médias son image se veut positive. Coopérant étroitement avec le pouvoir il agirait pour maintenir l’emploi en France. La réalité est tout autre. La méthode Renault est illustrée par le drame qui est arrivé à l’usine Renault Cléon. Un travailleur- père de deux enfants- s’est suicidé sur son lieu de travail en dénonçant dans une lettre (*) des pressions et du chantage reliés aux accords »compétitivité, emploi » mis en place dans le groupe en relation directe avec la loi votée au parlement qui a avalisé l’accord national interprofessionnel (ANI) qui satisfait pleinement le MEDEF. Le rejet de la loi d’amnistie des militants syndicaux votée par le Sénat sur proposition du groupe communiste, mais refusée par François Hollande et son gouvernement représente une trahison insupportable. Une telle amnistie sociale avait toujours été votée après chaque élection présidentielle, sauf celle de Sarkozy.
Aujourd’hui le pouvoir socialiste, et le MEDEF mettent tout en œuvre pour criminaliser l’action syndicale. Des militants syndicaux sont traités comme des voyous, des casseurs, assimilés à des terroristes parce que refusant la loi que le MEDEF veut imposer à tous. Ou est la violence quand des milliers de salariés reçoivent leur lettre de licenciement, et ne trouvent plus devant eux que la perspective du chômage avec son lot de misère pour eux et leur famille. Ou est la violence lorsque des travailleurs se rendant en délégation au siège de leur entreprise pour défendre leur outil de travail sont accueillis par les CRS et les gaz lacrymogènes
La lutte de classe plus réelle que jamais est une donnée majeur de la société française, et du monde dans lequel nous vivons. Pour le pouvoir politique et économique la classe ouvrière reste le danger principal puisqu’elle aspire à une autre société. De gré ou de force il faut donc la soumettre, la plier à la loi du profit maximum. L’austérité, les sacrifices demandés au monde du travail ne touchent pas les grandes fortunes. Les médias ne parlent jamais du coût du capital, ainsi en France la distribution des dividendes, fruit des richesses crées par le travail, est passée de 92 milliards d’euros en 1992, à 237 en 2011. Aujourd’hui il n’y a jamais eu autant de milliardaires. La politique d’austérité imposée par les instances de l’union Européenne, sous la pression de l’Allemagne, se traduit en Europe par 80 millions de personnes (16,4% ) vivant sous le seuil de pauvreté.
La tournure prise par les évènements amène à reparler de la résistance à l’oppression. Cette donnée fait partie de l’histoire de France, elle fut le 35eme article de la constitution de 1793. Il déclare »Quand le gouvernement viole les droits du peule, l’insurrection est pour le peuple, et pour chaque fraction du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs » Il s’agissait de novations apportées à la déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789/ L’expérience que vit le monde du travail et de la création atteste que pour l’heure la priorité des priorités est la réalisation de l’union à la base, les luttes collectives et leurs convergences afin d’aboutir à un vaste mouvement populaire dans lequel se retrouvera le monde du travail et de la création, la jeunesse, les privés d’emploi, les sans papier. Les défilés syndicaux du 1er mai feront entendre le refus de la flexibilité portée par la loi scélérate ANI, de l’austérité, de l’exigence du progrès social, et de la démocratie
La marche citoyenne du 5 mai, pour la 6eme République, permettra aussi que dans la rue s’exprime l’exigence d’un changement de politique, et de système représentatif institutionnel qui est à bout de souffle. L’esprit public doit prendre le pas sur la finance, et la souveraineté populaire doit reprendre ses droits sur le règne de la gouvernance et des experts
PS: Pourquoi pas, à travers le pays, dans les ateliers, les bureaux , à l’université, une minute de silence le jour des obsèques du camarades de Renault Cléon
Le 27 avril 2013
Guy Poussy
ancien membre du comité central du PCF
(*) Dans une lettre à Carlos GHOSN ce technicien écrit « tu expliqueras ça à ma fille Carlos »