Le candidat Sarkozy : « En panne d’idées »
Quand on n’a pas de pétrole, on a des idées. Le slogan avait fait fureur lors du premier choc pétrolier sous Giscard d’Estaing.
Hier, on a battu de nouveaux records de prix à la pompe avec, pour l’essence, dans certaines stations parisiennes, un sommet à deux euros le litre.
Interrogé sur la question, Nicolas Sarkozy a qualifié de «populisme» et «démagogie» une éventuelle taxe sur le prix de l’essence. Pire, il a dédaigné celles et ceux qui n’arrivent plus à faire le plein, leur pouvoir d’achat étant des plus limités, en leur conseillant d’«aller acheter l’essence là où c’est moins cher !»
Etrange attitude d’un candidat en campagne qui, par définition, devrait être force de propositions. Mais il s’épuise dans sa course derrière François Hollande et se contente de piller les idées de ses concurrents.
On peut alors légitimement se demander pourquoi il ne reprend pas le projet porté par le Front de gauche de constituer un pôle public de l’énergie avec la nationalisation de Total, entreprise qui vient discrètement de céder des parts au Qatar.
Sans doute que les 12,5 milliards de profits réalisés en 2011 expliquent l’intérêt des Qataris à investir dans la société pétrolière française et qu’ils continueront à alimenter la spéculation des marchés financiers. Nicolas Sarkozy n’a pas changé de camp. Il reste dans celui des riches. Les électeurs ont désormais suffisamment d’exemples pour le renvoyer à son cabinet d’avocats et choisir ceux qui prônent une juste taxation des profits.
En bénéficiant d’un prix maximum à la pompe et de la diminution de 5 % de la TIPP sur les produits pétroliers comme le propose le Front de gauche, c’est d’abord celui qui a besoin de sa voiture au quotidien et dont les revenus sont moindres qui en appréciera les conséquences.
Thierry SPRIET
Editorial de L’ECHO de la Haute-Vienne
Jeudi 15 Mars 2012