Le gouvernement PS veut-il supprimer des 35 heures ?
Couac ?
La droite, non seulement n’a pas admis ni digéré sa défaite, mais elle est actuellement convaincue que son retour aux affaires, le moment venu, est à sa portée. Elle mise, pour cela, sur les difficultés politiques et économiques dans lesquelles se débat la nouvelle majorité. Elle spécule sur les hésitations et les renoncements face aux fameuses «puissances d’argent». Le caractère mi-chèvre mi-chou des réformes engagées ou annoncées, marqué par une ligne de compromis au rabais avec les féodalités financières européennes, aiguise aussi les appétits et la combativité des dirigeants et actionnaires des grandes entreprises privées. Les oiseaux noirs sont à la manœuvre, dopés par l’adoption du traité Merkel-Sarkozy.
Pourquoi faut-il, dans ce contexte de grandes turbulences pour «le changement maintenant», que le Premier ministre en rajoute, pour la plus grande jubilation des ténors de l’UMP ? L’effet produit est désastreux, comme l’illustre le nouveau «couac» à propos des 35 heures. Mais s’agit-il vraiment d’une bévue ? Jean-Marc Ayrault a tout de même déclaré que le débat sur la suppression des 35 heures «n’était pas tabou» et que lui-même n’était pas dogmatique sur la question ! De fait, ses démentis successifs n’ont que peu de crédibilité. Le gouvernement a bel et bien dans sa besace de la «compétitivité», non pas l’éradication des 35 heures mais leur assouplissement et des dérogations d’application. Ce n’est d’ailleurs pas nouveau pour la direction du PS. Demandez-donc à Manuel Valls et à François Hollande...
Ce coup de barre à droite mène à droite. Il est plus que jamais nécessaire de revenir à une boussole de gauche.
Editorial du quotidien L'ECHO publié à Limoges
Mercredi 31 octobre 2012