Le PCOF s’adresse au Congrès du « Parti de Gauche »
Paris, le 19 novembre 2010
Cher(e) s amis, cher(e)s camarades
Tout d'abord, je tiens, au nom du Parti Communiste des Ouvriers de France à remercier le Parti de Gauche de nous avoir invités à son congrès et de nous donner la possibilité de nous adresser de cette tribune, aux militants du PG et aux représentants des partis et organisations présents.
Ce samedi, les dirigeants des pays de l'Otan se retrouvent à Lisbonne, pour discuter du "nouveau concept stratégique" de cette coalition militaire et politique, sous commandement US, qui veut pouvoir intervenir partout dans le monde pour faire régner l'ordre néolibéral.
Ce samedi, les experts de la BCE, de l'UE et du FMI discutent avec le gouvernement néolibéral irlandais de la façon dont ils vont obliger les travailleurs et le peuple à payer une crise dont ils ne sont pas responsables. Ils ont déjà dans leur serviette un plan draconien, celui qu'ils ont imposé au peuple de Grèce, avec l'appui du gouvernement social-libéral grec qui envisage de donner des tours de vis supplémentaires au plan de méga austérité.
Et ce samedi, les révélations continuent sur les commissions et rétro-commissions qui ont arrosé les partis de droite, des commissions liées à la vente d'armes à un pays, le Pakistan, dont le gouvernement participe aux guerres et aux manoeuvres de partage et de repartage de cette zone géostratégique que les grandes puissances se disputent.
Alors, ce samedi, nous apprécions d'être ici, avec vous, pour parler de lutte, de combats contre le système capitaliste, de construction d'alternative unitaire de rupture avec ce système.
La tache est grande et il y a urgence.
Des millions d'hommes et de femmes, de travailleurs, de jeunes, ont battu le pavé de nos villes pour dire non à la contre-réforme des retraites. Mais la contestation va bien au-delà, comme ils le crient à chaque mobilisation :"De cette société-là, on n'en veut pas !".
Cela interpelle toutes les organisations qui luttent pour un changement de société, cela interpelle les organisations politiques, les associations, les organisations qui se retrouvent dans ce que nous appelons, "la gauche de transformation sociale".
Un des actes fondateurs de ce regroupement, c'est sans conteste la campagne pour le "non" de gauche, pour le "non" internationaliste au Traité constitutionnel européen : c'est aussi à ce moment que nous avons commencé à nous connaître, à travailler ensemble.
Un camp s'est formé dans cette bataille victorieuse contre une constitution qui avait le mérite d'être une véritable leçon de choses en matière de néolibéralisme, contre le camp des partisans de cette Europe néolibérale ou matinée de social-libéralisme. A l'époque déjà, nous étions traités de "populistes", de "souverainistes", et cela continue aujourd'hui.
C'est la haine de classe qui les anime, la peur devant la mobilisation ouvrière et populaire.
Depuis, les terrains de lutte n'ont cessé de se multiplier, en résistance à la politique agressive, réactionnaire de Sarkozy, une politique au service exclusif et quasi revendiqué de l'oligarchie. Avec lui, ils sont sortis de l'ombre, ces gros actionnaires, ces riches qui s'imaginent que le pays leur appartient et qu'ils peuvent décider du sort des peuples, partout où ils ont installé leurs monopoles, leurs banques, et dans certains cas, leurs luxueuses résidences secondaires. Je pense en ce moment au soutien des gouvernements français et aujourd'hui, à celui du gouvernement Sarkozy-Fillon, au régime marocain, qui réprime sauvagement le peuple sahraoui, et au lutteur qu'a été Abraham Serfaty, qui vient de nous quitter et qui a combattu pour le droit du peuple sahraoui à décider de son avenir.
Quand nous parlons de politique de rupture avec le système, n'oublions jamais qu'elle doit aussi inclure la rupture avec les liens de dépendance économique, politique, militaire que l'impérialisme français maintient encore, notamment vis-à-vis des néo-colonies d'Afrique.
Il y a de quoi arriver à une plate-forme politique unitaire qui rassemble l'ensemble des forces de cette gauche qui résiste, qui se démarque du social-libéralisme.
Le PG propose le cadre d'un front de gauche élargi pour en discuter. Un certain nombre de questions se posent concernant ce cadre et son fonctionnement.
Nous y réfléchissons et nous trancherons. Et si nous savons qu'il y a urgence sociale et politique, nous savons aussi que la précipitation ne provoque que déceptions et désillusions. Or, nous n'avons pas le droit de décevoir, étant donné l'ampleur de la crise et le potentiel de mobilisation dans la classe ouvrière, dans les masses populaires, dans la jeunesse, potentiel que nous avons tous vu à l'oeuvre ces derniers mois.
Nous travaillons à synthétiser nos positions politiques, pour une véritable rupture avec ce système qui n'apporte que misère et guerres, qui sacrifie la planète au profit, qui militarise les sociétés et se protège des "classes dangereuses", autrement dit du peuple, en le soumettant à la surveillance policière.
Nous sommes convaincus qu'un programme, le meilleur soit-il, n'a de portée transformatrice que si les masses s'en emparent.
Nous sommes convaincus que les forces de la gauche de transformation sociale doivent s'unir et se battre ensemble.
Nous sommes bien décidés à y contribuer.
Alors, pour reprendre un slogan des peuples rebelles d'Amérique latine qui se battent pour leur émancipation nationale et sociale : adelante, camaradas, hasta la victoria !
Le Comité Central du Parti Communiste des Ouvriers de France