Le scandale du logement en France
La fondation abbé Pierre vient de publier son rapport annuel sur le mal-logement. Ce rapport est accablant. Il note tout d’abord que si cette situation est antérieure à la crise, le mal s’est aggravé et avec l’exclusion et l’inégalité qui s’accroissent, le fossé social s’élargit.
Quelques chiffres :
- 3 513 190 personnes connaissent un problème fort de mal logement. Ce sont les « sans domicile fixe », ceux qui « logent » dans des hôtels, des cabanes, des caravanes, taudis etc…
- 6 617 000 personnes sont en situation de réelle fragilité à court ou moyen terme c'est-à-dire à la veille de rejoindre la catégorie située plus haut.
Le rapport met l’accent sur la situation particulière à laquelle sont confrontés les enfants. 600 000 subissent les conséquences du mal-logement. « Des enfants pour lesquels aux difficultés subies par leurs parents et dont ils souffrent également, s’ajoutent des conséquences pathologiques qui vont parfois les marquer à vie » souligne le rapport.
Chez ces enfants des maladies comme le saturnisme, l’asthme, la tuberculose se développent auxquelles s’ajoutent souvent la malnutrition, des difficultés scolaires et un sentiment d’exclusion à l’égard des autres enfants.
Accablant, ce rapport constate également l’état de délabrement et d’insalubrité des logements mis en location auquel s’ajoute l’entassement des familles sur quelques mètres carrés (par exemple 6 personnes vivant dans 24 m²). Des dizaines de pages du rapport dénoncent ces conditions de vie quotidiennes insupportables pour des enfants et leurs parents.
Des lois existent, mais visiblement le gouvernement n’est pas pressé de s’en prendre aux propriétaires qui louent ces taudis à prix d’or.
Quant à l’état des logements du parc HLM, il laisse vraiment à désirer. Tout cela est le résultat de choix politiques qui affectent non seulement le logement mais tous les domaines de la vie, comme la santé, les transports et l’éducation.
Des loyers qui en quelques années ont explosé, le chômage, des salaires qui ne permettent pas à des familles de se loger, ce sont autant d’éléments qui aggravent le mal. Pour toute réponse et comme dans d’autres domaines, le gouvernement actuel veut accentuer la privatisation du logement social en vendant le parc HLM. Ainsi la vente de 1% de ce patrimoine social rapporterait 2 milliards d’euros à l’état.
Le droit à un logement digne de ce nom existe. Comme dans les autres domaines de notre vie, l’exigence politique de ce droit est l’urgence qu’il nous faut imposer, l’imposer par notre lutte.
N’oublions surtout pas que la responsabilité de cet état de choses repose sur tous les gouvernements qui depuis 30 ans ont fait le choix du capital contre l’intérêt des populations.