Les personnels de l 'Education Nationale, anxieux à juste titre devant la gravité des réformes Chatel, attendent des mots d’ordre clairs !
Un communiqué de presse intersyndical sur le récent projet de réforme de la formation des enseignants, signé entre autres par la FSU, la CGT-Educ, le SGEN-CFDT et l’UNSA, et publié le 3 décembre, a suscité des réactions de forte réprobation chez les militants les plus combatifs dans le secteur de l’éducation. En effet, plutôt qu’un appel à la mobilisation, des formules telles que « journée de mobilisation pouvant se traduire par des initiatives de grèves, des rassemblements, des assemblées générales de débat, des manifestations… » débouchent en fait sur une démobilisation de la base laissée aux aléas de décisions locales.
Que des organisations comme le SGEN-CFDT ou l’UNSA s’adonnent à ce genre de faux-semblant, n’a rien de surprenant : ces mêmes organisations applaudissent des deux mains au socle commun du collège et au projet de réforme du lycée, pourtant conçus clairement comme machines à trier, formater les élèves, et à supprimer des postes. Avec ce texte, elles envisagent sans doute de donner le change à la journée de grève du 24 novembre, à laquelle elles ont honteusement refusé de participer.
Il est plus inquiétant, en revanche, de voir des syndicats de la FSU s’engouffrer, encore une fois au nom de l’unité à tout prix, dans un texte de compromis qui expose des revendications au rabais par rapport aux mandats qu’ils se sont donnés. Que penser, par exemple, de la demande de « dispositifs d’accompagnement financier » pour les étudiants, qui laisse de côté la forte exigence de pré-recrutements massifs pour pallier l’allongement des études ? Pire, revendiquer « une année de fonctionnaire-
Ce dernier avatar d’un syndicalisme rassemblé sur la base du « moins-disant » nous rappelle la nécessité de lier l’analyse de classe de la politique éducative menée par le gouvernement Sarkozy, et la stratégie syndicale à lui opposer. L'attaque contre l'enseignement public est nationale et même européenne puisque sur le fond, Sarkozy et Châtel mettent en musique avec empressement le processus de Lisbonne et la feuille de route de l'Union européenne sommant la France de réduire les dépenses publiques UTILES (pour celles qui servent à financer les banques et le grand patronat, il n'y a pas de problème "européen").
Ce n'est donc pas « université par université », « centre de recherche par centre de recherche » "lycée par lycée" et "école primaire par école primaire" que les personnels doivent entrer dans l'action en émoussant leur combativité, en épuisant leurs finances et leur crédibilité envers les élèves, mais TOUS ENSEMBLE ET EN MEME TEMPS comme ne cesse de le demander le Front syndical de classe. Le but ne doit pas être de "marquer le mécontentement"
Ils doivent en outre le faire en ayant la consigne claire de contacter partout leurs homologues des autres services publics, eux aussi cassés par la construction européenne et par la "rupture" sarkozyste.
Notre pays, notamment les acquis de la Libération et du Front populaire, mais aussi la loi de 1905 sur la laïcité, est méthodiquement cassé. On attend des syndicats enseignants, notamment de la FSU, qu'ils commencent par dire la vérité sur cette casse géante en situant la destruction commencée de l'Education Nationale dans le cadre du démontage général des acquis républicains et des salaires programmé de longue date et commandité par l'Europe et par le MEDEF.
On attend d'eux qu'ils cessent d'amuser la galerie avec de pseudo-négociations avec ce gouvernement ultra-réactionnaire qui réactive l'idéologie pétainiste et pourchasse indignement les immigrés au moment même où il démolit la France des travailleurs. Ils doivent désormais dire clairement que la casse des statuts (RGPP, harcèlement institutionnel contre les personnels en souffrance instaurée en méthode de "management"
Plus que jamais le FSC invite les syndicalistes combatifs de l'EN, qui ont été le fer de lance des luttes de 2003 contre la casse des retraites et des luttes de 2006 contre le CPE, à se regrouper, à se lier "en bas" avec les syndicalistes CGT de lutte. C'est seulement ainsi que l'on pourra stopper la dérive des syndicats enseignants et sauver l'Education nationale et ses personnels de la "France-Télécomisatio
Front Syndical de Classe
mercredi 9 décembre 2009