Libye : un groupe de défense des droits de l’homme rend publics les abus des rebelles libyens
Les insurgés soutenus par l’Occident en Libye ont saccagé des magasins, des habitations et des installations médicales dans des villes dont ils ont pris possession dans les montagnes occidentales riches en pétrole, a averti aujourd’hui un groupe de défense des droits de l’homme basé aux États-Unis.
Huma Rights Watch (HRW) a affirmé que, dans quatre villes des Montagnes de Nafusa prises par les rebelles le mois dernier, il y avait eu des biens détruits, des maisons brûlées, des hôpitaux, des maisons et des magasins pillés, et des passages à tabac de personnes suspectées de soutenir le gouvernement.
HRW a affirmé que ses propres enquêteurs avaient vu une partie des abus tandis qu’ils avaient été mis au courant du reste par des témoins et en parlant avec un commandant rebelle.
« Les leaders de l’opposition devraient mettre un terme aux abus des rebelles et les et punir » a affirmé le militant chevronné de HRW Joe Stork.
« Les autorités rebelles ont le devoir de protéger les civils et leurs biens- en particulier les hôpitaux- et d’imposer la discipline à quiconque est responsable de pillages ou d’autres abus ».
Les forces rebelles ont pris le contrôle de al-Awaniya, Rayayinah et Zawiyat al-Bagul à la mi-Juin, chassant les forces gouvernementales qui utilisaient ces villes comme bases pour des attaques contre les territoires ténus par les rebelles, attaques parmi lesquelles on compte des frappes aveugles contre des zones habitées par des civils.
Les forces rebelles ont pris al-Qawalish le 6 Juillet.
Dans les quatre villes, des résidents étaient partis quand les forces gouvernementales étaient arrivées pour combattre les rebelles en Avril et en Mai, et dans toutes les villes sauf Rayayinah, la plupart des résidents restants s’en sont allés quand les forces gouvernementales se sont retirées, craignant apparemment des représailles des forces rebelles.
Le commandant rebelle dans les Montagnes de Nafusa, le Colonel El-Moktar Firnana, a admis que certains abus avaient eu lieu après que les rebelles ont pris les villes mais a dit que de telles attaques violaient l’ordre donné de ne pas attaquer les civils ou détériorer leurs biens.
« Si nous n’avions pas donné de directives, les gens auraient réduit ces villes en cendres » a affirmé le Colonel El-Moktar Firnana.
Les derniers rapports semblent confirmer les inquiétudes exprimées par une investigatrice d’Amnesty qui avait visité des zones tenues par les rebelles en Mai.
Donatella Rovera a rapporté que les rebelles avaient formé des escadrons de la mort à Benghazi pour régler le compte d’employés de l’Agence de Sûreté Intérieure de la Libye et qu’au moins trois hommes avaient été tués dans des « attaques effrayantes au style d’exécutions sommaires ».
Madame Rovera a déclaré que « beaucoup » de travailleurs migrants d’Afrique sub-saharienne avaient subi le même sort.
traduit de l’anglais par Marc Harpon pour « Changement de Société »