Made in France : "Le petit baigneur"
Montebourg en marinière pour encourager le «made in France» ! L’image a fait le tour des popotes sous les moqueries des uns, les railleries des autres. Mais la vie politique avance souvent à coups de communication. Sauf que, quand les licenciements s’ajoutent aux délocalisations et aux fermetures de sites industriels, il arrive que la «com» ne soit guère appréciée, voire qu’elle frise l’insolence.
Sans aucun doute, les salariés d’ArcelorMittal, d’Alcatel-Lucent ou de Presstalis, fatigués de voir que l’on n’a de cesse de restaurer la rentabilité des entreprises sur le dos des salariés, auraient préféré que le ministre du Redressement productif ait le courage de proposer une loi interdisant les licenciements quand les sociétés engrangent les bénéfices.
Ils auraient sans doute apprécié de le voir s’offusquer quand Laurence Parisot exige un «choc de compétitivité en faisant baisser les charges sociales». La patronne du Medef n’a pas encore perçu que la protection sociale est un des facteurs de productivité notamment quand le salarié peut évoluer professionnellement tout au long de sa carrière.
Plutôt que de jouer au petit baigneur, Arnaud Montebourg devrait organiser, avec ses collègues, l’effort collectif pour le redressement du pays et retrouver le discours qu’il exprimait pendant les primaires socialistes ou quand il était venu crier sous les fenêtres de la direction d’Albany à Saint-Junien, en Haute-Vienne.
Peut-être sera-t-il encouragé par le vote des militants du Parti socialiste qui, certes, ont confirmé Harlem Désir dans ses fonctions de Premier secrétaire, mais ont à près de 30 %, signifié leur volonté d’avoir une politique davantage de gauche.
Thierry Spriet
Editorial de L'ECHO Haute-Vienne
Lundi 22 Octobre 2012