Manifestation parisienne pour la suspension de la réforme des rythmes scolaires du 5 décembre 2013 [Reportage vidéo]
Ils étaient des dizaines de milliers en grève et manifestation jeudi 5 décembre 2013. Battant le pavé des rues parisiennes, le cortège des enseignants et des personnels territoriaux du primaire, accompagné de parents d’élèves, s’est déployé jeudi pour la septième fois consécutive depuis le début de l’année. Sébastien Sihr, le secrétaire national du SNUIpp – principal syndicat des enseignants du premier degré – qui jusqu’à présent était favorable au décret Peillon, avait cette-fois appelé à la grève pour la "suspension de la réforme", l’exigence première qui fait l’unité de tous les syndicats.
Déjà lors de la dernière grève, le 14 novembre 2013, nombreuses étaient les sections départementales du SNUIpp qui appelaient à rejoindre l’appel des autres syndicats pour l’abrogation de la réforme et dans de nombreux départements, les militants du SNUipp faisaient le tour des écoles au coude à coude avec leurs collègues FO, CGT, SUD, pour convaincre les enseignants de faire grève.
Le Monde du 5 décembre 2013, rapporte l’analyse du secrétaire général adjoint du même syndicat, Christian Navarro, lors de la dernière réunion de sa direction, les 19 et 20 novembre derniers : "Nous traversons aujourd’hui des heures difficiles, sans doute sans précédent dans l’histoire du SNUipp-FSU et je pèse mes mots. Nous n’avons pas été capables d’analyser et d’anticiper une situation. Nous n’avons pas été en situation de l’organiser et pour la première fois de notre existence, une partie des événements nous a échappé."
"Cette réforme mal pensée est largement contestée et suscite l’exaspération dans beaucoup d’écoles. Cela ne peut plus continuer ainsi" écrit le SNUipp-FSU qui demande dans son communiqué du 5 décembre "qu’il n’y ait pas de généralisation [de la mise en oeuvre des rythmes scolaires] à la rentrée prochaine. Dès maintenant, la réforme doit être suspendue et des discussions doivent s’ouvrir immédiatement pour écrire un nouveau décret des temps scolaires."
Une délégation syndicale des enseignants et territoriaux CGT, FO, SUD et FEAN a demandé à être reçue par le Ministre de l’éducation nationale. Le rendez-vous devrait se tenir en début de la semaine. Le communiqué de la fédération FO indique : "En tout état de cause, la seule issue au conflit qui se poursuit et s’étend, c’est l’ouverture immédiate de négociations pour répondre à la demande des personnels, que soient suspendus tous les aspects de la politique du Ministre qui met l’école et ses personnels à tous les niveaux dans une situation de tension permanente et dans l’incapacité de répondre aux missions qui sont les leurs."
Dans les écoles les enseignants se préparent déjà à réagir à la réponse du ministre.