Nouveau coup de canif contre la Sécurité sociale
Mauvais coup
Nouveau coup de canif contre la Sécurité sociale dont l'efficacité sociale, le rôle primordial pour assurer l'égalité de tous en matière de santé s'amenuise toujours plus.
Depuis ce matin, les médicaments à vignette bleue ne sont plus remboursés qu'à 30% contre 35% jusqu'à présent, le gouvernement franchissant une nouvelle étape: après avoir raboté le taux de remboursement des médicaments dits «à service rendu insuffisant», il s'attaque à ceux présentant, selon la Haute autorité de santé, un intérêt thérapeutique.
Cette mesure s'inscrit dans la politique gouvernementale visant à limiter les dépenses de santé. Celles-ci seraient trop élevées, trop dispendieuses, au regard de politiques publiques «réalistes» et d'une démarche d'austérité qui limite, tronque, réduit les dépenses sociales utiles, afin de ramener à marche forcée – aux dépens des salariés, des ménages, des retraités –, les déficits publics dans les clous des normes de Bruxelles.
Cette rigueur conduisant à une perte d'efficacité de la Sécurité sociale, constitue une nouvelle attaque contre le principe de solidarité. Des médicaments moins remboursés, cela veut dire que le restant à la charge des malades va augmenter, pénalisant notamment les ménages modestes, les petits retraités, ceux qui ont tout particulièrement besoin d'une forte cohésion sociale. Déjà les foyers les plus fragiles pécuniairement tendent à reporter leurs démarches de soins, à repousser la visite chez le médecin. Une réalité qui laisse la majorité en place, les décideurs, indifférents. Le coup porté contre la vignette bleue en est la dernière illustration.
Alain Liaigre
"L'ECHO de la Haute-Vienne"
éditorial de 2 mai 2011