Parti Socialiste : « Piteuse abstention »
Dans la famille de la politique de la chaise vide, le parti socialiste a choisi l’abstention lors du vote du Mécanisme européen de stabilité. Certes, 23 députés PS ont eu le courage de voter contre, mais ils ne furent pas assez à joindre leur refus avec le vote des écologistes et des élus du Front de gauche pour faire reculer le texte proposé par l’UMP et qui n’est rien d’autre qu’un pas décisif vers un traité européen de discipline budgétaire avec toutes les conséquences désastreuses qui s’abattront sur les peuples.
Cette attitude est très révélatrice de ce qui sépare aujourd’hui, sur le plan économique la ligne «Merkozy» de celle des sociaux-démocrates: une abstention que l’on peut traduire par «qui ne dit mot consent».
On avait cru comprendre, lors de la primaire socialiste, qu’Arnaud Montebourg se serait opposé à un vote qui interdit désormais au candidat Hollande de renégocier le traité européen, faute de s’y être opposé en temps voulu. Le député de Saône-et-Loire s’est justifié en déclarant: «J’ai considéré que je devais à François Hollande, qui nous a demandé une position commune autour de l’abstention, la loyauté, le respect d’une position commune et unitaire. Je lui dois cela». Ça sent le reniement pour un plat de lentilles, mais quand il ajoute que «l’abstention et le vote contre appartiennent à la même famille», on s’interroge pour savoir si les socialistes ont bien perçu le danger de la manœuvre.
A force de jouer la campagne comme on se chamaille dans une cour d’école, à force de ne plus s’engager de peur de déplaire, à force de vouloir gagner à tout prix, François Hollande creuse un fossé de plus en plus grand avec le Front de gauche. A moins que les sénateurs tendent vite une passerelle en rejetant le MES.
Thierry SPRIET
Editorial de L’ECHO de la Haute-Vienne
Jeudi 23 Février 2012