Les représentants de NET OIL n’ont pas réussi à apporter suffisamment d’éléments pour convaincre les juges du tribunal de commerce de Rouen, sur leurs capacités à reprendre l’activité de la raffinerie de Petit-Couronne.
Le tribunal a donc prononcé, dans un premier temps, la liquidation de la raffinerie, tout en laissant un délai de poursuite d’activité jusqu’au 5 novembre et ainsi permettre le dépôt d’un nouveau dossier de reprise.
Pour la CGT, il nous appartient de rester mobilisés et de soutenir les salariés de la raffinerie et leurs syndicats dans toutes leurs démarches à venir sachant qu’ils ne pourront gagner seuls.
L’Union Départementale CGT de Seine-Maritime a interpellé le gouvernement pour une table ronde tripartite (Etat, Ufip, syndicats) sur l’avenir du raffinage en France, et à Petit-Couronne.
Pour donner toutes les chances de gagner ce combat la mobilisation est plus que nécessaire, elle doit être à la hauteur des enjeux économiques et sociaux de notre département, et au-delà. Il faut stopper cette casse industrielle orchestrée par le patronat.
Le 9 Octobre, nous avons été des milliers à manifester pour l’emploi dans plusieurs villes de France, nous devons poursuivre la mobilisation afin que le gouvernement prenne de véritables dispositions pour relancer l’activité économique de notre pays.
Poursuivre l’activité de la raffinerie de Petit-Couronne doit être le déclenchement d’un processus et une étape pour la ré-industrialisation en France.
Ne laissons pas notre avenir et celui de nos enfants dans les mains des marchés financiers, et l’Etat a les moyens d’intervenir.
Pour toutes ces raisons, l’Union Départementale CGT de Seine-Maritime appelle, dans un premier temps, ses syndicats à réagir et les salariés à participer au rassemblement (et barbecue) interprofessionnel le JEUDI 18 OCTOBRE 2012 à partir de 12 h 30 devant la raffinerie de Petit-Couronne afin de peser sur les choix à venir.
C’est ensemble que nous gagnerons.
Le communiqué
de la Fédération Nationale des Industries Chimiques CGT
Mardi 16 octobre 2012 le tribunal de commerce de Rouen prononce la liquidation judiciaire de la raffinerie Pétroplus de Petit Couronne. Comme pour se dédouaner de toute responsabilité le tribunal fixe un dernier ultimatum au 5 novembre 2012 pour trouver un repreneur.
Passée cette date, les 550 salariés organiques auxquels il faut ajouter plusieurs centaines de sous-traitants et d'emplois induits iront rejoindre les bancs de pôle emploi avec nos camarades d’Arcelor, de Peugeot, de Sanofi, pour citer les plus médiatiques, sans oublier les milliers d'autres, sacrifiés chaque jour sur l'autel du profit.
La Fédération Nationale des Industries Chimiques CGT voit dans cette liquidation, qu’elle condamne avec force, la main des Majors des industries pétrolières et pétrochimiques (Total, ExxonMobil, Shell, Ineos……) et la bienveillance complice d’un gouvernement dont les ministres font des ronds de jambe aux universités d’été du MEDEF.
La liquidation de la raffinerie de Petit-Couronne s'inscrit pour les patrons pétroliers, dans la poursuite des réductions de capacité de raffinage déjà opérées (Flandres, Reichstett, Berre, D9 de Normandie) ayant pour seul objectif de faire remonter les marges de raffinage, tel en témoigne leur niveau d'aujourd'hui à 63 € la tonne contre 15 € les deux années précédentes.
Cette casse du raffinage est intégralement compensée par des importations massives de produits raffinés, raison pour laquelle le patronat est opposé à toute taxation des produits d'importation pendant la table ronde du raffinage. Mais également opposé au plan d'investissement présenté par l'institut français du pétrole de 2,2 milliards d'euros permettant de réduire de moitié les importations de gazole.
En investissant massivement en Asie et au Moyen-Orient dans de nouveaux complexes pétrochimiques et de raffinages, en fermant nos usines et jetant des milliers de salariés au chômage, ils confirment cette volonté politique opérée au détriment de l'emploi et de l'activité économique de nos régions.
Le gouvernement Fillon les a accompagnés dans cette démarche, la nouvelle majorité présidentielle aujourd'hui par son inaction et son manque de prise de responsabilités l'entérine.
La Fédération Nationale des Industries Chimiques CGT au regard du calendrier fixé par le tribunal de commerce de Rouen, exige du gouvernement, d’ici au 5 novembre 2012, de :
- Préempter la raffinerie de Pétroplus Petit-Couronne comme premier pas vers une nationali-sation complète du secteur de l'énergie.
- Créer un pôle public de l'énergie permettant d'avoir une vision globale du prix à la pompe au travers d'un système régulé par les pouvoirs pu-blics pour faire financer les investissements néces-saires par toute la chaîne pétrolière.
- Préempter la raffinerie LyondellbasellBerre afin de la redémarrer dans les plus brefs délais; afin d'éviter un nouveau drame économique et social et répondre aux besoins nationaux de produits pétroliers, besoins actuellement couverts par des importations de fait des sous-capacités de raffi-nage en France.
- en taxant les produits d'importation venant de pays non soumis à la même règle sociale et environnementale.
C'est par ces décisions que le gouvernement montrera son engagement politique à préserver un outil de raffinage au service des besoins économiques et sociaux de la nation et non à ceux des marchés financiers.
La Fédération Nationale des Industries Chimiques CGT interpelle l'ensemble de ses syndicats sur la nécessité de mobiliser l'ensemble des salariés du pétrole pour préserver l'emploi et l'outil industriel au service de l'intérêt collectif.
Sources : Site de l'UD CGT 76 et FNIC CGT