Présidentielle 2012, avant le second tour : "C’est bon, ça!"
Toutes les dédiabolisations du monde n’y pourront rien changer : le FN du père est celui de la fille. Celui des jeux de mots fins et délicats : «Durafour-crématoire». Celui des professions de foi à haute teneur éthique : «Les chambres à gaz sont un détail de l’Histoire». Pendant la campagne, le père a poursuivi ses bons mots en ayant recours aux «SS» et la fille s’en est allée tourner la valse en Autriche aux bras d’actifs nostalgiques du bon vieux temps…
Un autre angle de vue sur les valeurs prisées par la famille Le Pen est procuré par les armes de la séduction électorale auxquelles a recours Nicolas Sarkozy auprès de son électorat le plus identitaire… C’est en pensant être applaudi de ce côté là que le candidat sortant vient d’inventer la «fête du vrai travail» le 1er Mai. C’est bon, ça, pour l'extrême droite! Opposer les salariés aux chômeurs, les temps pleins aux précaires et les Français aux immigrés, la comble de joie… Surtout que l’énormité sarkozyste - une de plus après les conflits entre civilisations ou la chasse aux Roms - est directement ciblée contre les syndicats et les traditions de solidarité ouvrières. ça va carrément provoquer des orgasmes dans le camp lepéniste. Et dire que ces projections de lave politiciennes honteuses sont préparées sous les lambris des édifices de la République qu’occupent encore leurs auteurs... Qu’ils s’en aillent donc, qu’ils s’en aillent tous, pour qu’au moins le terrain soit dégagé afin de tenter autre chose dans la visée de «l’humain d’abord».
Dernière nouvelle : Vojislav Seselj, ultranationaliste serbe, jugé actuellement à La Haye pour crimes de guerre, vient d’envoyer un message de félicitations à Marine Le Pen. Qu’on se le dise.
Christian AUDOUIN
Editorial de L'ECHO de la Haute-Vienne
Mercredi 25 Avril 2012