Présidentielle 2012 : ils sont tous d’accord pour sauver le capitalisme
Comme chaque année, le mois de Janvier est consacré à la mascarade médiatique de la présentation des vœux des partis politiques triés sur le volet. Mais l’année 2012 est une année d’élections présidentielles et législatives. On aurait pu penser (ou rêver), dans le défilé des candidats, qu’une voix s’élèverait pour appeler le peuple à lutter, mais rien de tout cela.
Aucun des postulants à la présidentielle n’a parlé des vrais problèmes si ce n’est que pour faire des constats larmoyants et pour annoncer de nouvelles difficultés.
Salaires, emploi, protection sociale, santé, logement… tous ces fondamentaux deviennent « coût du travail », « compétitivité », « déficits publics », « dette publique » dans les discours de ceux qui souhaitent leurs bons vœux aux Français.
N icolas Sarkozy, en difficulté dans l’opinion publique, tente d’expliquer, en bon serviteur du capital, qu’on ne peut pas faire autrement. Au contraire, « il faut poursuivre les efforts » car « l’histoire des décennies à venir s’écrit maintenant », dit-il avec gravité.
François Hollande, deuxième roue de secours du capital, promet qu’ « il tiendra les engagements du traité de Maastricht », c’est exactement ce que propose Nicolas Sarkozy avec sa « règle d’or ». Les conséquences sont connues : un fonctionnaire sur deux n’est pas remplacé, suppression massive d’emplois dans l’enseignement, restructuration de la santé, privatisation de la S.N.C.F et d’E.D.F-G.D.F, gestion privée de l’enseignement supérieur et bientôt du secondaire, augmentation de la T.V.A, recul de l’âge de la retraite, baisse des indemnités journalières maladie, allocations familiales bloquées… on remarquera que François Hollande est très silencieux sur ces sujets, l’implication du Parti Socialiste dans la construction de L’Europe du capital explique ce silence.
Marine Le Pen, troisième roue de secours du capital, veut « sortir de l’Europe », mais c’est pour cultiver un nationalisme nauséabond, pour protéger la France de « l’invasion immigrée » qui serait coupable de tous les maux de la société. Elle fait mine de hurler contre le libéralisme mais considère que la question des salaires est une « broutille dans le débat national ». L’histoire nous montre que le capital peut recourir, si besoin est, aux thèses d’extrême droite pour sauver son système économique.
Jean-Luc Mélenchon, candidat du « front de gauche » considère que « la réponse aux vœux de Sarkozy sera dans les urnes », comme si il suffisait de voter pour changer les choses ! Aucun appel à la lutte, et pour cause… il se tient à la disposition du Parti Socialiste.
Pierre Laurent, secrétaire général du Parti Communiste Français, soutien actif du « Front de Gauche » estime que « Nicolas Sarkozy continue de masquer sa responsabilité dans la crise », en clair, ce serait Sarkozy le responsable de la crise du capitalisme et non le capitalisme lui-même. Il suffirait de changer d’homme pour que tout s’efface… belle analyse de classe !!!
E va Joly appelle à l’unité nationale même avec la droite pourvu que Sarkosy soit battu. Rien sur les exigences du peuple.
Les actionnaires des multinationales n’ont pas de souci à se faire, aucun candidat (choisi par les médias) ne s’attaque au système d’exploitation dont ils profitent.
Après avoir empoché 37,8 Milliards d’euros en 2008, 35,4 en 2009, 40,2 en 2010, ils vont de nouveau prendre 37,3 Milliards pour 2011 sur l’exploitation forcenée du travail. Ils ont même prévu de s’octroyer 41,7 Milliards de dividendes en 2012 alors que l’année commence à peine.
La hausse des prix annoncée, le train de mesures prévu pour « juguler la crise », vont alimenter la masse des profits, les actionnaires s’en frottent les mains par avance.
Les luttes deviennent urgentes, indispensables pour les arrêter. Les politiques n’en parlent pas, ils attendent tous le « verdict des urnes ».
Les syndicats ont choisi le même chemin compromettant.
Seule la C.G.T appelle à une journée d’action interprofessionnelle le 18 Janvier 2012, date du « sommet social » initié par le gouvernement, qui n’est autre qu’une vaste opération politique dont tout le monde parle (c’est le but), mais où tout est déjà décidé :
-T.V.A « sociale » dont l’objectif est de mettre fin au système de santé français, faire de nouveaux cadeaux aux patrons et baisser le pouvoir d’achat.
-Mesures pour organiser le chômage partiel, encore des cadeaux aux patrons et nouvelle atteinte au pouvoir d’achat.
Le « dialogue social » entre « partenaires sociaux » va encore faire preuve de son efficacité !!!
Les luttes, sont le seul moyen pour bousculer tout ça, on devons les développer. Le 18 Janvier 2012 est la première étape de l’année. Il en faudra beaucoup d’autres…
Source : d’après le « site communistes »