Présidentielle 2012 : lettre aux hésitants de gauche
Fidèle au principe d’une expression pluraliste des progressistes autour de la candidature Mélenchon, « El Diablo » vous propose, ci-dessous, un texte paru sur « Facebook » :
Camarades,
La percée historique du Front de Gauche reconfigure l’espace politique de notre pays. Même s’il est clair qu’il faut toujours se méfier des chiffres des instituts de sondages, il apparaît a minima clairement que la dynamique de la campagne présidentielle de 2012 est du côté de la gauche radicale. Cette situation sans précédent en effraie plus d’un alors que tous devraient avoir des raisons de se réjouir, car en dehors des quelques oligarques qui ont effectivement tout à perdre (mais un monde plus juste est-il vraiment une perte ?), le programme commun du Front de Gauche défend les « ninety-nine percent », les 99% spoliés par les 1% les plus riches. On nous dit que parce qu’il s’adresse à tous (sauf, donc, aux plus riches d’entre nous) et promet une vie meilleure pour tous, notre programme est populiste. Cela est révélateur de la société dans laquelle nous vivons : une société où l’espoir est interdit et où seules sont autorisées la souffrance, la dépression (morale et économique) et l’autoflagellation. Notre programme promet une vie meilleure pour 99% de la population Française ? « Il ne peut pas être mis en place ! Il est irréaliste ! Il est populiste ! » Les insultes injustifiées pleuvent de toutes parts… parfois provenant d’individus qui n’ont même pas lu ledit programme. Une fois encore, cela est tout à fait typique d’une société où l’espoir est si peu autorisé que dès qu’il pointe le bout de son nez, beaucoup croient au mirage et s’en détournent.
Il est temps, pourtant, d’y croire ! Ceux d’entre nous qui l’ont fait ne regrettent rien et voient le Front de Gauche atteindre des sommets espérés mais inattendus (la nuance est essentielle). L’élection présidentielle de 2012 peut prendre un tournant historique et les électeurs ont, pour la première fois depuis 1981, la possibilité de placer au deuxième tour la gauche qui se bat, c’est à dire la seule gauche, la vraie gauche, la gauche éternelle (on ne m’en voudra pas si je plagie de Gaulle ?) ! Le programme commun de 2012 n’est pas irréaliste parce qu’il promet de belles choses ; au contraire : il s’appuie sur des études économiques précises et ne promet que ce qui est réalisable, ce que nous on peut[1] réaliser. Il est temps pour les électeurs, tous les électeurs de se tourner vers le Front de Gauche et de le regarder avec des yeux nouveaux : des yeux qui voient qu’une société plus juste, plus écologique et plus démocratique est possible et qu’elle peut se mettre en place dans les cinq ans à venir. J’aimerais donc m’adresser à mes compatriotes hésitants pour leur proposer un nouveau regard sur le Front de Gauche, un regard bienveillant, qui puisse enfin voir tout ce qu’une gauche forte et unie peut faire, demain, pour la France.
Le Front de Gauche de la Sorbonne
[1] Généreux Jacques, Nous on peut ! Pourquoi et comment un pays peut toujours faire ce qu'il veut, Paris, éd. du Seuil, septembre 2011.