Présidentielle 2012 : " Minorités "
Alors que sur la rive droite, les mensonges politiques fleurissent en ce printemps électoral, une demi-vérité est sortie, une fois n’est pas coutume, de la bouche même d’un représentant de l’UMP. En effet, voulant répondre au socialiste Benoît Hamon, qui a souligné que Nicolas Sarkozy restait «le candidat d’une minorité qui claque, qui clinque et qui brille», le secrétaire général du parti présidentiel Geoffroy Didier a cru bon d’écrire par voie de communiqué : «Nicolas Sarkozy est le candidat du peuple, pas des communautés. Le candidat de la majorité, pas des minorités».
Non, son poulain n’est en aucune façon le candidat du peuple, auquel il n’a répondu que par le mépris au cours de son mandat. Et il n’est effectivement pas non plus le candidat des minorités, si l’on excepte celle que représentent les plus fortunés de France.
Et c’est bien-là que le bât blesse. Car l’électorat est justement en droit d’attendre que son élu soit le président de la France entière, de la majorité autant que des minorités. Un chef de l’Etat se doit de diriger et de représenter l’ensemble de la population. Il ne doit en aucun cas se rendre coupable de divisions et encore moins de discriminations. Les plus faibles d’entre nous n’ont jamais intéressé le président sortant et il n’y a aucune chance que cela change aujourd’hui.
Nicolas Sarkozy est incapable de rassembler les citoyens, il a même échoué à rassembler la droite. Les défenseurs du gaullisme social se détournent de lui, ainsi qu’une grande part du peuple, si on en croit les sondages. C’est peut-être justement parce qu’il n’a pas su être le candidat des minorités. Cinq ans après son élection, la France a besoin d’être soignée. Son sauvetage commencera par une véritable lutte citoyenne, dont le premier round a lieu dans moins d’une semaine.
Mickaëlle JOUAULT
Editorial de L'ECHO de la Haute-Vienne
Mercredi 18 Avril 2012