Présidentielle 2012 - Points de repères: Un divorce entre les communistes et la classe ouvrière ?
Le vote "Front de Gauche" et le vote communiste
Commentaire de l’analyse de Jérome Fourquet (IFOP) publiée dans "l’Humanité" du 30 Avril 2012
Cette analyse de l’IFOP conforte celle publiée le 25 avril 2012 sur les bases sociologiques du vote. Cette étude publiée par "l’Humanité" ne tire bien sûr pas vraiment de conclusions politiques pour le PCF, tout en affirmant que Jean-Luc Mélenchon a "solidement installé le Front de Gauche dans le paysage politique Français", phrase que "l’Humanité" reprend en sous-titre sans autres commentaires...
Pourtant, à l’évidence, il y a deux temps dans l’analyse qui peuvent conduire à deux conclusions politiques diamétralement opposées le vote communiste "historique" s’érode encore, tout en se reportant sur le vote Front de Gauche.. de nouvelles forces se mobilisent sur le vote Front de Gauche, qui deviennent déterminantes dans de nouvelles régions...
Poursuivons l’analyse: si l’érosion du vote communiste est un fait irrésistible, alors le PCF n’a pas d’utilité politique et il faut accélérer la transformation de ce qui reste en cette "nouvelle force politique" dont parlent tant de commentaires au conseil national du PCF.
Mais si l’érosion du vote communiste est un phénomène sociologique accéléré par un FG qui s’éloigne des forces sociales historiques du PCF (pour faire court, la classe ouvrière, les régions industrielles...) pour s’orienter vers de nouvelles forces sociales (couches moyennes, secteur public, centres urbains...), alors les communistes sont devant un choix clair : aller encore plus loin vers cette nouvelle force "de gauche", ou faire de la classe ouvrière, des régions industrielles la priorité absolue de la reconquête communiste.
Les analyses sociologiques du vote le confirment. Le monde ouvrier a mis en tête l’abstention (37%), le FN (35%), le PS (21%), Sarkozy (16%), et enfin Mélenchon (15%). Le fait que Mélenchon fasse un peu mieux chez les ouvriers que chez les CSP+ (égal à sa moyenne... 11%), suffira peut-être à rassurer certains, mais ces chiffres révèlent ce qu’il faut bien décrire comme un divorce. Toute la question est de savoir si c’est un divorce par consentement mutuel...