Présidentielle 2012 : "Urgence"
Incorrigible. Eternellement incorrigible. Nicolas Sarkozy, contrairement à toutes ses affirmations, n’a pas changé. Les cinq années passées au pouvoir ne l’ont pas mûri, à en croire ses faits et gestes quotidiens.
Sans parler de l’étrange arrestation de supposés terroristes salafistes à quelques jours du premier tour de la présidentielle, deux exemples ont démontré hier que le système sarkozyste était bien en place et continuait à faire des dégâts.
Le premier concerne un Tunisien sans papiers, Slaheddine Wertani, qui a été tabassé par un codétenu dans sa prison, le laissant handicapé à 80 %. Il a logiquement porté plainte contre l’Administration pénitentiaire, mais étant sans papiers, la police de Claude Guéant pourrait rapidement l’expulser !
Le second concerne la proposition du toujours président de la République qui avance l’idée, alors qu’il n’a toujours pas publié son programme, de la suppression d’un fonctionnaire sur deux dans les grosses collectivités. En réalité, il vise directement les Régions dont 21 sur 22 sont dirigées par la gauche. Il oublie que ce sont elles qui ont dû assumer les transferts de compétences (TER, TOS, formation professionnelle, apprentissage...), que comme toutes les collectivités territoriales elles ont, contrairement à l’Etat, obligation de présenter des budgets en équilibre et qu’elles font tourner l’économie locale puisqu’elles assurent 75 % de la commande publique.
Jusqu’au bout, il détruira pièce par pièce ce qui faisait la spécificité française, celle où les droits de l’Homme étaient respectés, celle où le service public faisait la notoriété du pays et la fierté de ses habitants.
Il est urgent de proposer un autre destin à la France, de lui redonner ses valeurs. A gauche bien sûr, mais pas n’importe quelle gauche. Les plats ne repasseront pas deux fois.
Thierry SPRIET
éditorial de L'ECHO de la Haute-Vienne
Mercredi 4 Avril 2012