Réflexions après le débat Mélenchon-Cahuzac sur France 2
Il ne s’agit pas de revenir sur le débat qui a opposé Jean-Luc Mélenchon et Jérôme Cahuzac sur France 2, mais la fin vaut quand même une petite analyse de forme et de fond. En effet, le ministre délégué au budget, social-libéral affirmé et détracteur de la lutte des classes, a bien montré par son invective « vous êtes un homme seul », la hauteur du mépris du Parti Socialiste pour les 4.4 millions de travailleurs qui ont apportés leurs voix au « Front de Gauche » représenté par Jean-Luc Mélenchon, mais aussi le mépris pour les 4 millions de voix « Front de Gauche » qui ont permises l’élection de François Hollande et la défaite de Nicolas Sarkozy.
Jérôme Cahuzac, qui sera certainement et prochainement en compétition avec Martine Aubry pour remplacer Jean-Marc Ayrault a certainement oublié ces paroles de meeting de François Hollande le 22 janvier 2012 : « Dans cette bataille qui s’engage, je vais vous dire qui est mon adversaire, mon véritable adversaire. Il n’a pas de nom, pas de visage, pas de parti, il ne présentera jamais sa candidature, il ne sera donc pas élu, et pourtant il gouverne. Cet adversaire, c’est le monde de la finance. Sous nos yeux, en vingt ans, la finance a pris le contrôle de l’économie, de la société et même de nos vies. Désormais, il est possible en une fraction de seconde de déplacer des sommes d’argent vertigineuses, de menacer des Etats. Cette emprise est devenue un empire »
Aussi, même si nous avons eu à faire à un débat quelque peu politicien, avec cette bataille des chiffres qui donnent le vertige aux 10 millions qui survivent sous le seuil de pauvreté, des sommes qui « résonnent comme un œuf cassé sur un comptoir d’étain dans la tête de celui qui a faim » (Prévert), une chose est certaine : sans la création d’un front populaire de gauche capable de rassembler sur des positions de classe et de masses, pour s’opposer à la politique de continuité libérale imposée par le gouvernement, l’Europe UE, la BE, l’OMC et le FMI… la situation de notre classe sociale va être en déliquescence, et comme en Allemagne en 1933 (le 30 janvier 1933) le fascisme peut arriver avec dans ses bagages « la terreur de masse » sur fond de xénophobie et d’ultranationalisme.
Ainsi l’heure n’est ni au compromis avec les social-traîtres (mais tous les adhérents du PS ne sont pas des traîtres) ni aux divisions dogmatiques, elle est au rassemblement unitaire contre le capital et ses appendices politiques et patronaux, en partant des réalités de classe et de base, celles des usines, services et quartiers populaires, là où la misère s’étend et où le sentiment d’impuissance fait des dégâts. Ainsi, il est temps désormais de mobiliser les forces qui refusent cette descente aux enfers comme l’ont connue nos camarades grecs, espagnols et italiens depuis quelques années…
Le 8 janvier 2013
La Cellule Ouvrière du Bassin Minier Ouest du Pas de Calais