Remarques sur les MÉDIAS du 4 janvier 2014 et BONNE année [ Philippe Arnaud - AMD Tours ]
Comme chacun de nous, j'ai suivi, pour ma part sur France 2, l'odyssée de ce cargo grec, rempli d'émigrants (surtout syriens), auxquels des passeurs avaient exigé des sommes allant de 2000 à 6000 dollars (ce qui est énorme pour la Syrie) pour les embarquer sur des cargos, les entasser comme des légumes avariés - et prendre la poudre d'escampette.
Et, comme chacun de nous, j'ai également appris, par France 2, que l'entreprise américaine Uber (qui assure, à Paris, des prestations de taxi sans l'être) avait, dans la nuit de la Saint-Sylvestre, facturé des courses de 16 km à des tarifs allant de 170 à 230 euros.
Remarque 1. J'ai entendu dire, par tous les journalistes, que les passeurs étaient des négriers, des mafieux, des criminels, mais je n'en ai entendu aucun dire la même chose des patrons de l'entreprise Uber - qui modulaient leurs tarifs en fonction du besoin qu'avaient leurs clients de rentrer chez eux à 2 h ou 3 h du matin, quand il n'y avait plus ni métro ni bus. Ce qui tendrait à montrer (de façon tellement criante qu'on la dirait caricaturale) que l'ultralibéralisme et le banditisme fonctionnent sur le même principe, celui de l'exploitation de la détresse.
Remarque 2. L'entreprise Uber, pour sa défense, allègue qu'elle avait prévenu ses clients sur son site web (donc qu'ils faisaient appel à elle en toute connaissance de cause, et - donc aussi - qu'ils n'avaient pas à se plaindre). Ce genre de justification est typique, à deux égards, de l'hypocrisie et du pharisaïsme du fonctionnement de la société libérale avancée :