Retraite en vue
Nouveauté : Nicolas Sarkozy évoque désormais l’hypothèse d’une défaite tout en ajoutant, ça va de soi, qu’il est «sûr de gagner». Dans le Figaro d’hier, sont rapportées d’autres confidences présidentielles sur une fin de carrière politique : «j’ai 56 ans, j’aurais été président, après, vous voulez que je fasse quoi? Que j’organise une section UMP? Non, je changerai de vie complètement. Vous n’entendrez plus parler de moi». Il est vrai que le climat social et politique à la fin de ce quinquennat ne brille ni par la satisfaction face aux promesses trahies, ni par la sympathie envers une personnalité très critiquée jusque dans son propre camps. Les sondages le situent comme cloué aux barreaux inférieurs de l’échelle des préférences. Pouvait-il en être autrement pour le meneur de jeu d’une politique inaugurée parmi les milliardaires au bar du Fouquet’s et qui s’effiloche sous les lauriers noirs de la TVA antisociale?
Certes, la défaite du sortant n’est pas pour autant une certitude. L’homme sait se battre et conserve des provisions d’astuces et énergies, «comme à 22 ans» lâche-t-il. Mais la situation n’est plus celle de 2007. L’usure est là. Cette opportunité offre une latitude élargie pour la construction d’une véritable alternative à gauche, loin de l’idiotie du «vote utile» au premier tour. Se préoccuper du contenu du changement est devenu une exigence dans l’ordre du jour électoral. «Il ne faut pas un simple sabre de bois face à des gens qui y vont à la hache» lançait hier soir Jean-Luc Mélenchon. Et d’ajouter : «A 7% pour le Front de gauche dans les sondages, voilà Hollande rendu en guerre contre la finance, alors vous imaginez à 15 ou 51% pour nous ce que ça va être, on va être obligé de la faire…». Humoristique et conquérant.
Christian AUDOUIN
Éditorial de L'ECHO de la Haute-Vienne
Mercredi 25 Janvier 2012