Sarkozy …. A la sauce Merkel
Le chef de l’Etat français ne jure plus que par l’Allemagne et sa chancelière. Une véritable fascination le relie au modèle ultra-libéral d’outre-Rhin qu’il met au crédit de la casse des droits sociaux réalisée par le socialiste Schröder avant qu’Angela Merkel, en réactionnaire accomplie, ne tire les marrons du feu. A la tête d’un pays où la précarité et la pauvreté ont explosé, en contrepartie d’une rente consolidée pour les placements financiers, la chancelière est plus qu’un modèle pour Nicolas Sarkozy. Elle est devenue quasiment son guide officiel, son gourou, sa directrice de campagne pour la présidentielle, dans laquelle elle devrait s’impliquer corps et âme sur le sol français. Soyons précis: son défaut n’est pas d’être allemande mais d’être une allemande de droite, sûre d’elle, autoritaire et impérialiste...
Hier encore, la protectrice de Nicolas Sarkozy a montré sa conception de l’obéissance des Etats à l’Europe capitaliste sous leadership allemand. N’a-t-elle pas proposé la mise sous tutelle de la Grèce avec direction d’un administrateur de la Commission de Bruxelles? Ainsi, ce pays rendu exsangue par une austérité sans pitié, dans lequel la faim est redevenue un drame quotidien, serait placé dans l’obligation absolue de ne plus dépenser les aides européennes que pour «honorer» ses dettes bancaires, taux usuraires inclus. C’est l'imbécillité et l’inhumanité portées au paroxysme.
Dans le même mouvement, notre pays, qui plie les genoux sous la houlette de l’élève de Merkel, glisse lui aussi vers la récession, avec sa croissance en chute libre, sa TVA vide-poche et ses nouveaux cadeaux au patronat. La France à la sauce Merkel est de plus en plus indigeste.
Christian AUDOUIN
Editorial de L’ECHO de la Haute-Vienne
Mardi 31 Janvier 2012