Sarkozy au Puy-en-Velay (Haute-Loire) : Coups de matraques et gaz lacrymogènes contre des manifestants pacifiques
Communiqué du syndicat CGT du Conseil Général de Haute-Loire
Ce jeudi (3 mars 2011), à partir de 11h00, à l'appel de l'intersyndicale, un rassemblement était organisé place de la Libération (au Puy-en-Velay) (la Préfecture ayant refusé la manifestation place Carnot).
Quelques centaines de manifestants étaient réunis face à un imposant cordon de CRS (leur nombre était disproportionné face à la mobilisation).
Dès le départ le ton était donné, les CRS qui n'étaient pas encore totalement en place, refusaient l'accès à la ville à une personne avec une affiche hostile à Sarkozy (elle faisait état du fait que le Président, malgré un cumul d'indemnité impressionnant ne payerait pas d'impôt sur le revenu). Cette personne devait abandonner sa pancarte pour passer le barrage !
Le rassemblement était pacifique. Bien sûr des slogans, hostiles au Président et à sa politique, fusaient, mais il se limitait à un face à face physique, sans aucune violence. La situation paraissait devoir se stabiliser ainsi, mais les CRS décidaient sans raison valable de faire reculer les manifestants d'environ 2 mètres. C'était une véritable provocation ! Les manifestants ne comprenant pas le pourquoi de cette décision organisaient une opposition de principe et refusaient de reculer. Ils étaient refoulés sans ménagement à coup de boucliers et de matraques !
Des renforts de forces de l'ordre arrivaient en grand nombre, les camions, munis de grilles déployées, remplacés le cordon de CRS et obligeaient les manifestant à reculer et pour encore plus marquer leur force les CRS gazaient à tout va les personnes des premiers rangs. Des jeunes, des personnes âgées, des militants se réfugiaient à l'arrière du rassemblement. Leurs yeux rougis pleuraient à grosses larmes continues, certains suffoquaient, d'autres vomissaient. Ecœurés et effrayés par une telle violence policière, totalement gratuite et injustifiée des manifestants décidaient de quitter la manifestation, mais ne pouvaient pas : toutes les rues étaient barrées et l'accès à la ville était interdit à tous. Nous étions parqués place de la Libération... tout un symbole ! Les organisateurs décidaient, alors, rapidement, dans un souci d'apaisement de lever la manifestation. Les personnes quittaient alors calmement le rassemblement en contournant le cordon de CRS en longeant la Borne. C'est alors qu'un camarade qui négociait le passage de personnes à travers le cordon des CRS, pour leur éviter un grand détour était pris à partie par des CRS. Ils se saisissaient du militant et cherchaient à l'entraîner derrière le cordon de CRS. Rapidement de nombreux copains venaient à sa rescousse et l'arrachaient aux griffes des policiers, dans l'altercation sa veste était totalement déchirée !
Dans quel pays vivons-nous ? Avons-nous encore le droit de manifester notre opposition à une politique qui détruit l'emploi (2000 emplois dans l'industrie en 4 ans en Haute-Loire !), qui détruit nos régimes de retraite, qui détruit le Service Public, qui détruit la Santé (limitant l'accès aux soins et supprimant services et postes dans les hôpitaux) et la Sécurité Sociale (on assiste à un véritable démantèlement de la protection sociale), qui détruit notre pouvoir d'achat (tout augmente : l'essence, le gaz, le pain, les assurances...mais pas les salaires, ni les retraites ! 6 millions de salariés gagnent moins de 750 euros par mois !) ?
A vous de juger ...