Sarkozy : « Le plus grand diviseur commun » (éditorial de L’ECHO de la Haute-Vienne)
Alors que les enseignants manifestaient leur colère devant la dégradation appuyée de leurs conditions de travail qui ne fait plus de l’Education nationale une priorité, le chef de l’Etat a, une nouvelle fois, tenté d’appliquer la célèbre formule: diviser pour régner.
Devant des ouvriers d’une usine de l’Oise, il a souligné que «les fonctionnaires ont un statut qui les protège», ajoutant à l’adresse de son auditoire : «Vous, vous êtes exposés». Plus populiste et plus démagogique, tu meurs!
Depuis le basculement du Sénat, la droite ne se cache plus pour le critiquer ouvertement jusqu’à laisser planer le doute sur une candidature de substitution. Pour couper court à cette hypothèse, le chef de l’Etat a choisi la grève des enseignants pour entrer véritablement en campagne. Il a ressorti les vieilles ficelles, dont celle qui consiste à s’adresser à «la France qui se lève tôt». Le message était clairement envoyé à son camp, celui d’une droite bien ancrée loin du Centre, une droite dont la proximité avec le Front national est chaque jour plus inquiétante.
Mais, celui qui devrait incarner le rassemblement des Français continue, comme il le fait depuis le début de son quinquennat, à les opposer. Si la recette avait marché en 2007 c’est parce qu’elle s’accompagnait d’une démarche individualiste en s’appuyant sur le «travailler plus pour gagner plus». En cinq ans, Nicolas Sarkozy a perdu toute sa crédibilité. Plus que l’usure du pouvoir, ce sont les mensonges, les affaires dans son entourage le plus proche qui le mettent définitivement hors jeu. Son lancement officieux de campagne est une nouvelle maladresse.
Thierry SPRIET
(Editorial du 29 septembre 2011)