Scandale de la viande de cheval - Pour plus de profits, ils sont prêts à tout
Combien d'intermédiaires pour fabriquer un plat cuisiné ?
Dans le système capitaliste actuel, que nous qualifions de système impérialiste, la fabrication et la commercialisation des produits de grande consommation mobilisent des centaines d'entreprises et les produits font des milliers de kilomètres avant de se retrouver dans les rayons des grandes surfaces.
Quand il s'agit de produits à base de viande, il faut ajouter toute la chaine du froid, grande consommatrice d'énergie. Quand il s'agit de produits alimentaires plus facilement stockables, les traders et autres fonds d'investissement peuvent pratiquer la spéculation à l'échelle mondiale. Peu leur importe que cela provoque des famines : au contraire, cela pousse les prix à la hausse. La seule chose qui compte pour eux, ce sont les immenses profits qu'ils en tirent.
Il devient presqu'impossible de reconstituer le circuit de fabrication d'un produit ; en tout cas, le consommateur final n'aura droit qu'à de vagues indications de "provenance", qui n'auront été "contrôlées" que par les entreprises elles mêmes. C'est une conséquence de la "libre circulation" des marchandises et des capitaux qui s'est accompagnée de la liquidation de tous les organismes de contrôle qui ne sont pas sous la coupe des grandes entreprises elles mêmes. C'est une manifestation concrète du poids et du pouvoir des monopoles qui dominent l'économie mondiale et imposent leurs marchandises et la façon de les produire.
Cette division internationale du travail, est basée essentiellement sur le critère du "prix le plus bas", sur fond de mise en concurrence d'entreprises dispersées dans le monde entier. La première "variable d'ajustement", c'est le prix de la force de travail. Le salaire d'un boucher travaillant dans un abattoir d'un pays de l'est européen est bien inférieur à celui de son homologue français. Et le prix de la carcasse de cheval est deux fois moins élevé que celui d'une vache (car la viande de boeuf est, en réalité, surtout de la viande de vache).
Les réseaux de communication et le développement des diverses formes de transport, ont permis aux monopoles d'étendre le champ de cette mise en concurrence. C'est un aspect de ce qu'on appelle la "mondialisation", vendue des années durant comme la clé du développement de tous les pays. L'affaire de la viande de cheval présentée comme de la viande de boeuf - et au prix de cette viande - montre toutes les possibilités de profits que les monopoles peuvent réaliser. Et ils ne sont pas à une fraude près.
La substitution de viande de boeuf par de la viande chevaline est une tromperie délibérée qui implique toutes les entreprises de la chaine. Depuis le donneur d'ordre, jusqu'à l'entreprise qui va procéder à la fraude à l'étiquette.
Depuis l'éclatement de cette affaire qui concerne pour le moment pratiquement tous les Etats de l'UE, les "découvertes" de fraude se multiplient. Et ce sont toutes les enseignes commerciales et sociétés de production qui sont concernées, y compris celles qui ont construit leur notoriété sur l'image du sérieux et qui vendent leurs produits à des prix supérieurs, alors que la matière première, voire le produit final, sont traités et fabriqués dans la même entreprise que celle qui fournit les autres marques.
On nous dit que dans cette affaire, il n'y a aucun risque sanitaire. En même temps, la commission européenne a donné le feu vert pour autoriser la commercialisation de farines animales pour l'alimentation des poissons. Mais on nous dit qu'ils ne seront pas nourris avec des farines de poisson !
Nous n'avons aucune confiance dans ces monopoles, pour qui le profit passe avant toute autre considération.
Parti Communiste des Ouvriers de France
Février 2012