TVA «sociale», contre-réforme de l'enseignement : Folle stratégie ?
Nicolas Sarkozy entend clore son parcours quinquennal sur les chapeaux de roues et en collant à la bordure la plus à droite de la chaussée électorale. Sans hésitation au passage des carrefours et au mépris des feux rouges.
Après avoir exhumé la TVA «sociale», cet impôt exclusivement sensible pour les pauvres et les revenus moyens – la majorité –, n’a-t-il pas hier, à Chasseneuil, promis une réforme de l’enseignement à faire pâlir les nostalgiques de l’Ancien Régime ? Suppression du collège unique, éviction de l’enseignement général dès la cinquième, autonomie et mise en concurrence des établissements, figurent notamment au menu de cette nouvelle attaque en piqué contre les principes républicains et la justice sociale. Une fuite dans l’impasse d’une impopularité politique aggravée ?
Pas si sûr qu’il s’agisse pour le chef de la droite d’une «folle stratégie». En se situant plus que jamais sur le champ des ruptures avec la France du programme du Conseil national de la Résistance, il choisit, certes, de façonner le pays aux dimensions du moule de l’ultralibéralisme, par choix idéologique de classe. Mais il est avant tout en campagne. En cumulant les offensives programmatiques à droite et à l’extrême droite, il travaille à mobiliser et à rassembler son camp en vue d’un virage en tête au soir du premier tour de la présidentielle.
Ce constat met en évidence qu’une défaite du candidat Sarkozy et des siens ne saurait provenir d’un modeste contre-élan de l’opposition. La gauche, à son tour, doit avoir le courage d’être radicalement elle-même.
Christian AUDOUIN
(Éditorial de L'ECHO de la Haute-Vienne - Vendredi 6 Janvier 2012)