UKRAINE: Grève des mineurs du Donbass
Dans les événements tragiques qui secouent l’Ukraine, la question ouvrière est largement ignorée des commentateurs. Pourtant, c’est bien le mécontentement social qui est à l’origine de la crise. Ce mécontentement a pour origine, la dictature exercée par l’oligarchie qui a fait main basse sur le pays et qui entend maintenir son pouvoir en s’appuyant sur le capital international. Le pouvoir putschiste de Kiev qui joue à fond la carte nationaliste aggrave encore la situation sociale : non-paiement des fonctionnaires et des retraités, augmentation du prix du gaz, des transports, des logements, des soins et des médicaments….Cette dégradation des conditions de vie des salariés est telle que la question sociale fait maintenant irruption sur la scène politique.
Fin avril, des grèves ont éclaté dans le bassin minier du Donbass et en particulier dans le groupe SKM dirigé par l’oligarque R. Akhmetov. Ce dernier qui a soutenu et financé le Parti des Régions de Ianoukovitch (Président exilé en Russie) est l’homme le plus riche d’Ukraine et ses sbires contrôlent la région du Donbass depuis vingt ans. Pro russe, il a jugé prudent de se rapprocher récemment des factieux de Kiev en soutenant Klitschko, un des hommes à la solde de la Communauté Européenne. Notons qu’il entretient de bonnes relations avec des hommes politiques influents en Allemagne et en Russie. Face aux revendications des mineurs et au risque pour le capital de l’extension du conflit, la direction de SKM a cédé et accordé les augmentations revendiquées.
Du côté des nationalistes de tout bord, on cherche à enrôler les mineurs comme masse de manœuvre. La tentative des syndicats dits « libres » d’aller dans ce sens, s’est soldée par un échec. Le Parti Communiste d’Ukraine qui met au centre de toute son activité, la satisfaction des revendications populaires et la constitution d’une Ukraine fédérale débarrassée des oligarques et du capitalisme, soutient les luttes des mineurs et des travailleurs partout en Ukraine. Tout le monde sent bien maintenant que les conditions du développement du conflit en cours ne peuvent se résumer à un affrontement linguistique et culturel entre l’Est et l’Ouest de l’Ukraine mais qu’il s’agit bien des conditions de la lutte des classes dans ce pays. Ce n’est donc ni à Washington, ni à Bruxelles, qui soutiennent les putschistes fascisants de Kiev et veulent faire main basse sur les richesses du pays en confortant leur position militaire vis-à-vis de la Russie, ni à Moscou qui soutient les intérêts de sa propre oligarchie que se réglera le problème. Il ne peut se régler que par une lutte de classe acharnée en Ukraine sur la base de l’indépendance nationale, du retour au socialisme et de la coopération des peuples. Il est d’ailleurs symptomatique que dans le fatras nationaliste actuel, revienne de plus en plus souvent l’idée que « notre patrie c’est l’URSS ». La route est longue et rien n’est donc joué en Ukraine, comme ailleurs.
Notre soutien est clair, il va aux travailleurs ukrainiens, à leur parti communiste qui luttent pour leurs intérêts de classe et pour une Ukraine démocratique débarrassée du capitalisme.
source: www.sitecommunistes.org