Une lettre ouverte à Fabien ROUSSEL
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Lettre ouverte de Fadi Kassem, porte-parole de l’alternative rouge-tricolore portée par le Pôle de Renaissance Communiste en France, secrétaire national du PRCF
Au camarade Fabien Roussel, secrétaire national du PCF
Cher camarade Roussel,
Tout en menant notre propre travail de terrain, en lien avec les luttes, pour que grandisse une alternative rouge et tricolore orientée vers le Frexit progressiste et susceptible de rouvrir la voie du socialisme au peuple français, nous suivons avec attention ta proposition de porter une candidature PCF formellement indépendante à l’occasion de la prochaine présidentielle.
Nous constatons cependant que nombre de tes camarades de parti, y compris parmi les “ténors”, combattent publiquement ta proposition et qu’ils souhaitent ouvertement, sans condition de contenu claire, un ralliement direct du PCF à la candidature Mélenchon. Pourtant, le positionnement de Jean-Luc Mélenchon sur l’UE – question stratégique s’il en est –, sans parler de son refus d’engager un véritable processus de nationalisations, reste à ce stade des plus flous : sous l’influence des Manon Aubry et autre Clémentine Autain, ce positionnement est même en franc retrait sur 2017 où le mot d’ordre de la FI était “l’UE, on la change ou on la quitte“, ce qui, sans trancher clairement les choses, avait du moins le mérite d’ouvrir la perspective de principe d’une rupture progressiste avec l’UE.
Nous constatons d’ailleurs que sur cette question européenne, le PCF comme tel reste dans l’équivoque la plus fâcheuse puisqu’il se prononce à la fois pour “abroger les traités européens” et pour “rester dans l’UE”, c’est-à-dire dans la structure impérialiste, supranationale et institutionnellement arrimée à l’OTAN que définissent les traités, eux-mêmes non modifiables sans l’accord unanime des Etats-membres ; Etats parmi lesquels figurent des pays dirigés par l’extrême droite, voire par des nostalgiques déclarés de Hitler, du Régent Horthy, etc. Comme nombre de travailleurs, nous ne comprenons pas comment on peut vouloir rester dans une UE-OTAN dont l'”intégration” est intégralement synonyme de désintégration de la nation (industrie, agriculture, services publics, protection sociale, structure territoriale républicaine, voire langue française sacrifiée à l’officialisation en marche de l’anglais comme langue unique des institutions de l’UE !). Avant de s’engager dans une “mutation” dévastatrice pour lui-même et pour le monde du travail, le PCF avait d’ailleurs toujours frontalement combattu l’intégration européenne capitaliste : c’était encore le cas en 1992 où près de 50% des Français et une forte majorité d’ouvriers, notamment dans le Nord-Pas-de-Calais, avait dit Non à Maastricht à l’appel de G. Marchais, d’H. Krasucki, etc. Or, depuis 1991, l’UE n’a fait qu’afficher de plus en plus cyniquement son contenu de classe réactionnaire, voire fascisant, puisque désormais, la résolution scélérate votée par le Parlement européen le 16 septembre 2019* valide l’interdiction des PC en Europe de l’Est et exige la mise hors la loi des symboles communistes “totalitaires” (est visé l’emblème du drapeau rouge frappé de la faucille et du marteau qui flotta sur le Reichstag nazi vaincu au printemps 1945 !) sur tout le continent européen.
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