HANDICAPÉS: la loi votée en 2005 devait améliorer l’accessibilité des lieux publics au premier janvier 2015, mais…
La loi votée le 11 février 2005 impose d’adapter tous les lieux, même privés, recevant du public ainsi que les réseaux de transport et les voiries avant le premier janvier 2015. Dix ans après, la situation est, aujourd’hui, bien loin de l’objectif. Comme l’indiquait le journal Le Monde du 11 décembre 2014: « Excepté dans quelques villes exemplaires, comme Grenoble ou Nantes, la moitié des écoles ne sont pas accessibles aux personnes à mobilité réduite, comme 42 % des réseaux de transports en commun, selon le baromètre publié par l’APF (Association des paralysés de France) en 2014. En Ile-de-France, 59 gares de RER sur 65 sont conformes, mais toujours pas le métro, excepté la récente ligne 14. Côté bus, les 63 lignes parisiennes sont dotées de véhicules à plancher bas, mais pas 89 des 274 lignes de banlieue… » En décembre 2014, vingt-trois associations de handicapés dénoncent l’ordonnance du 26 septembre 2014, prise par le gouvernement de Manuel Valls.
Elles reprochent à ce texte d’amoindrir les exigences d’accessibilité et de retarder l’échéance fixée par la loi du 11 février 2005 avec des délais supplémentaires allant jusqu’à trois, six ou neuf ans pour la mise en accessibilité des lieux publics. Mais cette ordonnance présentée en septembre en Conseil des ministres, doit encore être ratifiée par le Parlement. Le 11 février dernier, date anniversaire de la loi, dans plus de trente villes et notamment devant l’Assemblée nationale à Paris, des centaines de personnes ont manifesté contre les nouveaux délais accordés par le gouvernement avec les slogans: « accéder, c’est exister« , « liberté, égalité, accessibilité« .
« Après la loi de 1975 restée lettre morte et celle de 2005 dont on recule encore l’application, cela fait quarante ans que nous attendons, et c’est inacceptable », s’insurge Nicolas Mérille, chargé du dossier de l’accessibilité à l’APF. « Il ne s’agit pas de recul mais de pragmatisme » a déclaré la ministre Marisol Touraine.
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