CHÔMAGE : Le DRAME silencieux [par Jacques Sapir]
Tandis que la France rendait hommage aux victimes du 13 novembre 2015, un autre drame se déroulait en silence. Le mois d’octobre a ainsi été marqué par une forte hausse du nombre des demandeurs d’emplois, et l’on peut en inférer que le nombre de chômeurs s’est donc lui aussi accru. Derrière ces chiffres, il y a de très nombreux drames humains, des familles qui se défont, des maladies, des suicides. Mais, ces drames ne font jamais les premières pages des journaux. Pour eux, pas d’hommage national. Pourtant, ce sont des femmes et des hommes dons les vies sont ainsi saccagées, voire détruites. Ils nécessitent tous autant notre attention, notre compassion, mais aussi nos décisions. En fait, nous vivons dans une situation économique et sociale qui relève, elle aussi, de l’état d’urgence.
Les chiffres de la hausse
Venant après ce qui avait pu passer pour de « bons » résultats en septembre, l’accroissement de 42000 demandeurs en catégorie « A » constitue une véritable douche froide pour le gouvernement. On a eu l’occasion d’expliquer en quoi les chiffres de septembre étaient eux aussi, à leur manière, inquiétant.
En fait, on s’aperçoit que la baisse de 23000 demandeurs d’emplois de la catégorie « A » de septembre dernier s’était accompagnée d’une hausse des catégories « C+E », soit des demandeurs d’emplois à temps partiel et des contrats aidés. Si les contrats aidés continuent de (faiblement) progresser, c’est la catégorie « C », soit le temps partiel subi, qui connaît la plus forte diminution. La hausse de ce mois d’octobre correspond largement à une baisse de ces deux catégories. De même voit-on baisser l’agrégat « B+D » qui est assimilé à la catégorie « A » (demandeurs d’emplois exemptés de recherche active de travail et personnes ayant un emploi partiel subi inférieur à un mi-temps).
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