Solidarité avec les salariés de iTÉLÉ, dans cette lutte exemplaire
La CGT apporte tout son soutien aux salariés d’iTélé et se tient à leurs côtés dans cette lutte exemplaire.
« Rétablir la liberté de la presse, son honneur, et son indépendance vis-à-vis des puissances financières », la célèbre formule du Conseil national de la résistance (CNR), consignée tout juste quelques semaines avant la Libération dans son programme « Les jours heureux », entre en résonance.
Leurs combats, c’est le combat de tous les citoyens face à l’information et aux médias aux mains des financiers...
iTélé est entrée dans sa cinquième semaine de grève, et donc devient l’action la plus longue de l’histoire de la télévision française, alors que les journalistes tiennent bon malgré le poids financier…
Les salariés d’iTÉLÉ ont voté ce lundi la reconduction de la grève par 85% des voix après 5 semaines (87 favorables, 5 contre, 11 abstentions), pour un 29e jour d’affilée d’arrêt de travail.
"On attend toujours des propositions écrites de la direction, qui ne manifeste pas d’empressement à sortir du conflit".
Une situation exemplaire, que les journalistes de la chaîne info vivent face à une direction jouant la montre, « le pourrissement ».
Le terme, violent, revient dans toutes les bouches, pigistes, CDD et CDI.
Dans les trois principales revendications il y a la signature d’une charte éthique...
La rédaction de la chaîne d’information en continu iTélé du groupe Canal+ vote à une écrasante majorité la reconduction de la grève entamée le 17 octobre dernier.
Cela fait 29 jours que les salariés de la chaîne protestent contre la mise à l’antenne de Jean-Marc Morandini, suspendue depuis, mais en fait leur ras-le-bol va bien au-delà de cette provocation du patron autoritaire de Bolloré SA, d’Havas, de Vivendi, de Canal+, de Gameloft, de Socfin et de bien d’autres entreprises. L’attitude de Bolloré, comme celle de Drahi à Altice Media (Libération, L’Express…) ou du trio Berger, Niel, Pigasse propriétaire du groupe Le Monde, au Nouvel Obs avec la mise au pas de la rédaction, est le résultat de la mansuétude des pouvoirs publics face à la volonté des capitaines d’industrie et des banquiers de contrôler l’information.
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Une grande démocratie ne peut se satisfaire d’une situation où les grands quotidiens et les grandes chaînes de télévision appartiennent aux multinationales de l’armement, du bâtiment, du luxe…
Et que dire de la presse régionale qui est maintenant aux mains de quelques groupes, souvent bancaires ?
Depuis le début du quinquennat rien n’a été fait pour remédier aux concentrations qui sont de plus en plus prégnantes au profit des grands groupes multimédia et des banques.
En clair, c’est main basse sur les médias et on ne change rien.
La CGT a toujours défendu le pluralisme de l’information, pilier de notre démocratie, et s’est élevée depuis longtemps contre cette concentration des médias par les principaux milliardaires de notre pays.
Il est urgent que le gouvernement décide d’actes concrets afin de contrer les velléités de ces milliardaires mais également de défendre les droits des journalistes frappés par les suppressions d’emplois, la précarisation et les atteintes à leurs droits sociaux.
Aujourd’hui encore, lors "des réunions d’échanges" entre la Société des journalistes, les organisations syndicales et la direction de Canal+, cette dernière est restée inflexible et ne propose que la porte à ceux qui osent contester les choix de Monsieur Bolloré.
Le 14 novembre 2016
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