PRÉSIDENTIELLE 2017 : les périlleuses sorties de route des candidats VALLS, FILLON et MACRON
Le 19 décembre 2016 par Denis Jeambar
En deux semaines, Manuel Valls a brouillé son image en reniant ses convictions d'hier. François Fillon et Emmanuel Macron sont, eux aussi, allés à la faute. Dangereux.
Le pragmatisme est une nécessité en politique. Il est d'ailleurs gravé dans le marbre de la Constitution du 4 octobre 1958. Article 27 : « Tout mandat impératif est nul. » Et c'est tant mieux. Combien de gouvernements ont dû changer de cap sous la contrainte d'événements dont ils n'étaient pas responsables ! Peut-on reprocher à François Hollande de l'avoir fait en janvier 2014? Non car le pays aurait fini dans le mur. Tous ses prédécesseurs, y compris le général de Gaulle, sont passés sous la toise de la réalité. Certes, certains l'ont fait avec beaucoup plus de talent que d'autres, la plupart ont refusé d'en convenir, mais, heureusement, tous ont évité ainsi de s'enfermer dans des impasses dont le pays aurait payé très cher le prix. Autant dire qu'il ne faut pas, en cette période électorale, prendre pour argent comptant toutes les promesses qui nous sont faites. C'est l'avenir et les circonstances qu'il dictera qui décideront de leur faisabilité. Cette donnée est d'autant plus certaine que notre pays, comme tous les autres, est de moins en moins autonome. La mondialisation crée des dépendances galopantes dont nous n'avons pas la maîtrise. Ce qui est vérité aujourd'hui peut donc devenir erreur demain.
A l'aune de ce constat, les programmes de la campagne présidentielle qui s'avance doivent donc être relativisés. Les engagements fermes d'aujourd'hui peuvent devenir d'utiles reniements demain. La politique exige des convictions mais aussi du doigté et une capacité d'adaptation. Cette nécessaire flexibilité n'est pas pour autant contradictoire avec une exigence de cohérence. On peut louvoyer par gros temps sans perdre son cap ou trahir ses convictions. On peut corriger des projets, les amender, voire y renoncer au nom du principe de réalité, sans perdre son âme ou fracasser son image. François Hollande a connu un naufrage parce que jamais il n'a osé nommer les choses, assumer un choix réformiste tranché, offrir une vision claire du pays et de son projet. Jamais il n'a prononcé le grand discours social-démocrate qui aurait donné un sens à son action. C'est là sa tragique faiblesse. Ainsi est-il devenu une coquille de noix sur les flots agités de son quinquennat. A vouloir jouer sur tous les tableaux, on perd toujours (…)
LIEN VERS LA SUITE DE L’ARTICLE CI-DESSOUS :
/http%3A%2F%2Fwww.challenges.fr%2Fassets%2Fimg%2F2016%2F12%2F19%2Fcover-r4x3w1000-5857a4295a42c-Valls_Fillon_Macron.jpg)
Valls, Fillon et Macron en danger d'incohérence par Denis Jeambar
Le pragmatisme est une nécessité en politique. Il est d'ailleurs gravé dans le marbre de la Constitution du 4 octobre 1958. Article 27: " Tout mandat impératif est nul. " Et c'est tant mieux ...