Le deuxième tour des législatives : un VOTE plein d’enseignements …[par Jacques Cotta]
... dont l’importance dépasse le simple enjeu électoral.
Le vote que les français ont émis au deuxième tour des législatives vient confirmer les scrutins précédents. C’est un vote de classe qui s’est exprimé tout autant dans l’abstention, dans la nature des élus macron, dans la débâcle des partis traditionnels de la 5ème république, ou encore dans le résultat de la « France Insoumise », et qui devrait marquer la période qui s’ouvre dans laquelle le président de la république et son gouvernement comptent aller à pas accélérés dans l’application d’un programme de régression généralisée.
Quelques données chiffrées
L’abstention d’abord qui explose tous les pronostics.
Alors qu’au premier tour 51,3% du corps électoral avait boudé les urnes, le record est pulvérisé au deuxième tour avec plus de 56%. L’explication de la lassitude ne tient pas. Ce n’est en effet pas le fait d’avoir voté à deux fois à la présidentielle, et deux fois aux législatives, qui aurait eu raison de l’énergie citoyenne des français. L’abstention est dans sa majorité un choix volontaire et tient d’abord et avant tout au rejet d’un scrutin que la plupart ont jugé inutile après le bourrage de crâne et la propagande effrénée selon laquelle rien ne pouvait plus se mettre en travers de la politique de Macron. C’est la façon la plus économique que les électeurs ont majoritairement trouvé pour dire non à un président et une majorité qui passent pour avoir kidnappé un scrutin à l’aide d’une oligarchie médiatico-politique dont l’engagement a été sans retenue. En devenant de très loin le premier parti de France, les abstentionnistes ont ôté toute légitimité à une majorité dont ils savent qu’ils ne peuvent en attendre rien de bon. Cette abstention majoritaire n’a d’autre signification que le rejet d’un système anti-démocratique et revêt pour l’avenir des capacités explosives, pour peu que la voie soit dégagée à une expression unie et déterminée.
Le vote de classe, outre le contenu de l’abstention, s’exprime aussi et surtout par la composition sociologique de cette abstention. (Etude de l’institut IPSOS).
Environ 66% des ouvriers, 61% des employés ont boudé le scrutin. Plus de 65% des jeunes, les 25-34 ans, dont certains avaient vu un enjeu réel à la présidentielle en votant massivement pour Jean Luc Mélenchon, ont également déserté l’isoloir. L’abstention est également d’autant plus forte que les revenus sont faibles. Les quartiers populaires sont particulièrement concernés. A moins de 1250 euros mensuels, l’abstention dépasse les 59%. Au-delà de 3000 euros elle est ramenée à 42%. Le caractère pourri des institutions a joué comme un repoussoir. C’est en effet un hold-up électoral que les couches les plus exploitées et les plus défavorisées n’ont pas voulu cautionné. Un hold-up apparu clairement dans l’obtention de plus de 60% des sièges par celui qui sur son nom n’a totalisé qu’un peu plus de 16% des électeurs inscrits quelques semaines précédemment.
[…]
LIEN VERS LA SUITE DE L’ARTICLE CI-DESSOUS :
La Sociale - Le deuxième tour des législatives : un vote plein d'enseignements ...
Jacques Cotta *2017: Libre discussion * Mardi 20/06/2017 *0 commentaires * Lu 2 fois * Le vote que les français ont émis au deuxième tour des législatives vient confirmer les scrutins précéde...
http://la-sociale.viabloga.com/news/le-deuxieme-tour-des-legislatives-un-vote-plein-d-enseignements