Entretien avec Frank GAULIN, délégué national CGT des hypers marchés CARREFOUR
Frank, le 23 janvier la presse dont « France Inter » annonçait dans son journal du matin que M. BOMPARD PDG de CARREFOUR devait vous présenter un plan pour « sauver l’entreprise », que CARREFOUR serait « menacé par la vente AMAZON » et qu’il y avait urgence…La situation est-elle donc si catastrophique ? Faut-il lancer un téléthon pour CARREFOUR ?
Situation catastrophique ? Tu veux rire ? CARREFOUR est une entreprise qui a un chiffre d’affaires de 43 milliards sur le 1er semestre 2017, en progression de près de plus de 6% et qui affiche un bénéfice net après impôts de près d’un milliard d’euros (980 millions exactement), tous chiffres que l’on trouve aisément sur Internet. Le groupe, qui de surcroît a reçu 400 millions de CICE par an, numéro 2 mondial présent dans 30 pays avec 12300 magasins et près de 400 000 employé-e-s est loin d’être au bord de la faillite, bien au contraire. Il fait de l’argent mais il veut en faire plus, c’est ça le cœur du problème. Contrairement à ce qui est balancé ici ou là il n’est pas menacé par la vente par Internet (qu’il pratique déjà !), il n’est surtout pas en déficit, mais il veut s’appuyer sur les nouvelles technologies pour faire encore plus d’argent au détriment des salariés. La vente par Internet du kilo de patates par une start-up surgie d’on ne sait où, n’est pas pour demain !! Non ce qui est en jeu c’est leur taux de profit. En fait ce qui se passe aujourd’hui (et qui est annoncé depuis plusieurs mois) c’est le franchissement d’un nouveau palier dans la course aux profits…et ce n’est pas nouveau ! Rappelons-nous en 2005 le licenciement du PDG de l’époque, Daniel BERNARD, pour résultats insuffisants (8% de bénéfices tout de même !!) mis à la porte avec…38 millions d’indemnités !!!
Mais alors que prévoit ce plan de « sauvetage » tant annoncé comme inéluctable ?
La fermeture pure et simple de 273 premiers petits magasins (avec 2100 suppressions probables de postes), des suppressions de postes ailleurs, des reventes de magasins, bref c’est la grande braderie pour restructurer le groupe. En fait on est dans la logique du capitalisme international tel que prôné par exemple par le BCG (Boston Consulting Group). L’entreprise est découpée en secteurs d’activités […]
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