Le syndicat de la police nationale VIGI adresse une lettre ouverte concernant l’affaire BENALLA, au Président de la République
Le 25 juillet 2018
Lettre ouverte à Monsieur le Président de la République concernant l’affaire BENALLA
Monsieur le Président de la République,
Vous avez déclaré hier soir : « On ne peut pas être chef que par beau temps et s’y soustraire quand le temps est difficile. S’ils veulent un responsable il est devant vous. »
Monsieur le Président de la République êtes-vous conscient que vous mobilisiez depuis une semaine la Justice, la Police Nationale, l’Assemblée Nationale et le Sénat, qui cherchent à connaître les responsables dans cette affaire, alors que c’est tout simplement vous ?
Vous nous parlez de faire des économies, mais connaissez-vous le coût de tous ces efforts déployés pour connaître la vérité ?
A moins que vous soyez tellement déconnecté de la réalité pour croire que dans la Police Nationale nous avons tous des voitures comme celles de Messieurs BENALLA et CRASE et que nous ne manquons de rien.
Par ailleurs, si vous êtes le seul responsable, vous nous avez menti à nous policiers, Monsieur le Président de la République. Lors de votre discours aux forces de la sécurité intérieure en octobre 2017, non devant les policiers de terrains à Lyon, mais devant des institutionnels à l’Elysée, vous avez déclaré : « Mesdames et Messieurs, vous me trouverez toujours à̀ vos côtés lorsque (…) allégations mensongères vous cibleront, parce que vous avez fait le choix de servir vos concitoyens, de porter l’uniforme, et de servir la loi républicaine avec engagement et détermination. »
La vidéo montrant vos deux collaborateurs, Messieurs BENALLA et CRASE, vous l’avez laissé tourner pendant plus de deux mois avec la mention « violences policières ». Pourtant c’est une allégation mensongère, la Police Nationale n’a commis aucune violence. C’est d’autant plus grave, que par votre silence, vous avez mis en danger la vie de tous les policiers. En effet ces vidéos servent d’excuses à des délinquants et des criminels pour nous attaquer en service, mais de plus en plus hors service ces derniers mois.
Vous aviez poursuivi dans votre discours de fin 2017 : « Il faut également – et c'est notre défi – lutter contre les comportements ou les agissements qui pourraient ternir votre image. »
Il semble que le défi s’arrête quand c’est un de vos proches collaborateurs. Nous tenons à vous rappeler que pour nous la police doit défendre les institutions de la République, même si depuis 2014 Monsieur VALLS a remplacé la notion de République par « intérêts nationaux », et que malgré notre alerte à ce sujet vous avez fait le choix de conserver la nouvelle formulation. Il est toujours plus facile de légaliser que de légitimer une dérive autoritaire du régime. D’ailleurs, sur ce point Monsieur COLLOMB parlait d’un « doux despotisme », vous-même de la « sortie de l’état de droit » et Madame GOURAULT de la mise en place de polices privées devant l’Assemblée Nationale. Finalement, la mise en application de police privée armée, qui fait régner la Loi d’un doux despote après la disparition de l’état de droit, ne séduit pas le peuple.
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