PRAGUE 1968 : un faux « printemps du socialisme » peut préparer un long hiver contre-révolutionnaire…
Vous lirez, ci-dessous, l’analyse de W. GOMULKA, alors secrétaire général du Parti ouvrier unifié polonais (PZPR). Le moins que l’on puisse dire, quand on a vu la contre-« révolution de velours » pragoise de 1989, applaudie par Dubcek (qui fut brièvement secrétaire du PCT en 1968) et précédée par la vague thermidorienne et contre-révolutionnaire qui balayait l’URSS gorbatchévienne, c’est que les dirigeants communistes français qui niaient l’orientation anticommuniste des dirigeants du « Printemps » de Prague se sont lourdement trompés. Il n’est que de voir comment tous les dirigeants du « printemps » pragois ont rallié avec enthousiasme la contre-révolution bourgeoise en 89. Dire cela ne signifie évidemment pas que les orientations dogmatiques qui étaient celles d’Antonin Novotny avant 68 étaient justes : l’opportunisme prend toujours appui sur les déviations bien réelles du communisme, non pour les corriger mais pour les aggraver et en ajouter d’autres…
Comme on sait, le PCF d’alors s’est divisé sur la question de l’intervention du Pacte de Varsovie. Certains éléments droitiers, qui suivirent successivement Garaudy, Fiszbin, Juquin, Fiterman, Martelli ou R. Hue, ont porté aux nues le « socialisme démocratique » pragois, puis l’eurocommunisme (de plus en plus d’UE, de moins en moins de communisme…) et enfin, la « catastroïka » gorbatchévienne. D’autres, comme la majorité du bureau politique du PCF d’alors (notamment les camarades Waldeck Rochet, Jacques Duclos, Benoît Frachon, Etienne Fajon, Georges Marchais, Georges Séguy, Henri Krazucki, etc.) ont estimé qu’il y avait bien danger contre-révolutionnaire à Prague mais que l’intervention militaire du Pacte de Varsovie ne pouvait qu’aggraver la situation. Enfin, Jeannette Thorez-Vermeersch, qui était alors membre du Bureau politique, a approuvé l’intervention du Pacte de Varsovie. Elle estimait que, certes, cette intervention était un pis-aller témoignant d’une dégradation du socialisme existant, mais qu’elle était néanmoins inévitable en l’absence d’une perspective interne de redressement prolétarien du PCT. Sans cette intervention qui a mis un coup d’arrêt provisoire aux menées contre-révolutionnaire, une implosion du camp socialiste aurait pu survenir dès les années 70 du fait du très probable ralliement de la Tchécoslovaquie de Cernik et d’Ota Sik à l’Europe atlantique.
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