EUROPE : la RUPTURE avec les TRAITÉS, mère de toutes les batailles

Le 28 Mars 2019
Par Julia Hamlaoui et Maud Vergnol
« Frexit », « plan A-plan B », stratégie de désobéissance sans sortie … si toutes les listes de gauche dénoncent les traités budgétaires européens, la méthode pour en sortir divise.
Le constat fait-il vraiment consensus à gauche ? L’UE, telle qu’elle est, paralysée par le carcan austéritaire, dépossède les peuples de leur souveraineté au profit des marchés financiers, et réduit sérieusement les marges de manœuvre pour quiconque voudra mettre en œuvre des politiques de progrès social. Alors faut-il désobéir et comment ? À deux mois des élections européennes, cette question centrale, nerf de la guerre pour changer l’Europe, divise à gauche et au sein même de certaines formations politiques. Car si une majorité estime aujourd’hui que les traités sont au cœur de l’impasse européenne, les stratégies pour en sortir, parfois floues, divergent sur la méthode. « L’Union européenne, on la change ou on la quitte. » Cette formule de Jean-Luc Mélenchon, en juin 2016, au lendemain du Brexit, avait fait l’effet d’une bombe. Mais deux ans plus tard, le scénario insoumis du « plan A-plan B » a du plomb dans l’aile. Et les atermoiements stratégiques de la FI divisent au sein même du mouvement. L’économiste Liem Hoang Ngoc et l’ancien porte-parole Djordje Kuzmanovic ont même claqué la porte de la France insoumise sur ce désaccord. Aujourd’hui, Manuel Bompard, numéro deux de la liste FI, pointe deux « impasses » : « La première consiste à multiplier les déclarations de bonnes intentions sans construire de rapport de forces réel. La seconde est l’idée d’une sortie, Frexit, de la France de l’Union européenne, qui est en réalité une position défaitiste. » De quoi balayer les suspicions sur une volonté de la FI de sortir de l’euro. En cas d’échec des négociations, le « plan B » insoumis est ainsi résumé dans le programme du mouvement : « Pour la France, sans laquelle l’UE ne survivra pas, il s’agira, en cas d’impossibilité à faire appliquer le plan A (de renégociation – NDLR), de construire de nouvelles coopérations européennes libérées des traités austéritaires avec l’ensemble des pays qui partageront ce projet ». « Nous n’abandonnons pas la coopération européenne mais elle doit se faire sur une base sociale, écologique et de justice fiscale....
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