« LA LUTTE DES CLASSES » le film de Michel Leclerc vu par une militante communiste

Par Mireille Popelin
Ce film de 1h44 (cosigné par Michel Leclerc et Baya Kasmi), sous couvert de comédie, pose les questions suivantes : « C’est quoi être de gauche dans la France d’aujourd’hui ? Dans les quartiers populaires, c’est quoi la mixité à l’école publique et laïque ? ».
Bien sûr, les auteurs savaient que le thème était dangereux, mais ils ont choisi la comédie parce que c’est le meilleur moyen pour aborder ce sujet.
Bien sûr, les personnages du film sont des caricatures, ou presque :
- L’institutrice emploie les nouveaux mots des « pédagogistes » devant ses « apprenants » (élèves), avec son « outil scripteur » (le stylo), évite soigneusement le mot « terroriste » quand elle fait un exercice de mise à l’abri (scène hilarante), parle des menus « différenciés » pour la cantine, mais le directeur plus direct, demande « Qui mange du cochon ? ». Et tout le monde comprend !
- Les parents, Sofia et Paul ont emménagé dans une petite maison au milieu des HLM à Bagnolet. Sofia, d’origine maghrébine, est avocate. Son compagnon, Paul, est musicien ; il fut l’auteur d’une chanson culte « j’encule le pape ». C’est un anar, libertaire qui veut absolument que son fils Corentin fréquente l’école publique et laïque.
Mais quand Corentin revient un jour et crie avec rage « je suis le seul qui ne croit pas en Dieu ! Personne ne veut jouer avec moi ! », les parents s’inquiètent de cette détresse qui s’accentue chaque jour. Les quelques amis qui ont fait comme eux le choix du public retirent leurs enfants et les inscrivent dans l’établissement privé confessionnel d’à côté.
Ils vont, à leur tour et à leur grande honte, tricher pour inscrire leur fils tout d’abord à l’école publique « la meilleure » hors de leur secteur (entraînant le refus de la directrice qui a découvert leur mensonge), puis à l’école privée confessionnelle (ah la tablette que le directeur tourne : il augmente le son de la chanson célèbre de Paul). Double échec donc.
Peut-être nouer des relations avec des parents d’élèves ? Un couple est invité. Paul essaie un « Mon fils est persécuté par les élèves parce qu’il ne croit pas en Dieu ». Mais la mère d’élève voilée répond « Oui c’est regrettable mais les élèves ont raison ! ». Cette femme musulmane, très croyante, critique Sofia, « une femme ne doit pas travailler, sa place est à la maison ! ». Le repas se termine mal.
« Tu ne vois pas que ce sont des réacs ? » crie Paul.
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