Manifeste pour une nouvelle POLOGNE populaire
Je constate en Pologne comme ailleurs dans les pays de l'Est l'émergence d'une nouvelle génération de tous jeunes qui sort "radicalement" du cadre idéologique imposé depuis 1989 et reprend contact avec l'histoire de la période précédente en essayant de se projeter vers l'avenir. Tout en découvrant le monde tel qu'il est, colonial et néocolonial, et en plaçant leur pays dans la solidarité avec la partie colonisée du monde.
Ces jeunes qui viennent généralement des villes périphériques se regroupent localement ou par le biais de forums de discussion sur internet. Leurs parents sont d'origines modestes mais ils ont transmis "dans leur cuisine" le souvenir d'une autre Pologne que celui enseigné à l'école ou diffusé dans les médias et dans laquelle ils ont le sentiment de ne pas avoir leur place. Ils sont certainement minoritaires et se heurtent frontalement aux jeunes néo-fascistes qui eux aussi pullulent sur fond de désespoir, mais il sont révélateur d'une "fin de cycle" et du "retour de l'histoire réelle".
Raison pour laquelle je vous envoie un des textes qui circule sur internet à partir d'un groupe de jeunes de la région de Gdansk qui tente d'aller plus loin dans l'élaboration d'un programme alternatif que ne le font la plupart des autres groupes anti-systémiques de gauche, qui se limitent au simple rappel des aspects positifs du socialisme réel et la dénonciation des effets du capitalisme réel.
Bruno
MANIFESTE
POUR UNE NOUVELLE
POLOGNE POPULAIRE
La troisième République de Pologne créée en 1989 a échoué en tant que formation étatique. Après 30 ans de transformation politique, nous avons atteint le mur. La faiblesse de l'élite politique polonaise, l'inefficacité systémique de l'État dans de nombreux domaines de la vie quotidienne et le manque d'impulsion interne pour la modernisation nous font réfléchir à notre avenir. La Pologne contemporaine ne répond pas aux besoins fondamentaux de ses citoyens. Nous manquons de travail décent, de logements disponibles et de stabilité socio-économique. Les autorités ne respectent pas les droits des femmes - la moitié de notre société. Et la société elle-même a été poussée plus que jamais vers un état de conflit interne. Ce conflit a deux dimensions - économique et sociale. Ce conflit est la proie des élites politiques contemporaines, principalement axées sur les partis plate-forme civique (PO - libéraux) et Droit et Justice (PIS - nationaux-catholiques).
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