ANALYSE critique de la position de « La France Insoumise » sur la SOUVERAINETÉ NATIONALE
Certains croient (encore) que la FI et Jean-Luc Mélenchon avancent avec un programme favorable à la souveraineté nationale. Une (ultime) mise au point s’impose.
En politique, il y a des cas de figures qui vous acculent au procès d’intention. C’est le cas lorsque la ligne d’un mouvement privilégie le flou et adopte une ligne qui change selon le contexte. C’est d’autant plus significatif lorsque les problèmes essentiels de l’époque sont depuis longtemps parfaitement identifiables, et partant stables, alors que les changements de ligne ne font que suivre une succession de préoccupations qu’il faut bien qualifier de politiciennes (attirer tel ou tel type d’électeurs potentiels par telle ou telle revendication, ou tel type d’idéologie). Et cela se confirme lorsque l’on comprend que chacun peut interpréter les propositions de ce mouvement selon ses propres options, y compris lorsqu’elles sont pourtant contradictoires. Dans ces cas-là, on se retrouve comme face à une séductrice ou à un séducteur : il est certes agréable de pouvoir ainsi se sentir choisi, ce qui est flatteur, mais on sent également que l’on se fait probablement manipuler.
Le programme de la FI est, comme celui de Syriza (en Grèce), celui de Podemos (en Espagne) et celui du M5’s (en Italie), volontairement plein d’ambiguïtés sur l’essentiel. Par exemple, seule une lecture très attentive de ce programme peut permettre de saisir que sa réalisation implique de nouveaux traités supranationaux. En effet, il propose de « sortir des traités » de l’UE sans sortir de l’UE. Mais étant donné que l’UE est basée sur la logique des traités, cette option implique de refonder les grands arrangements économiques dans le cadre de négociations multilatérales. Or, la logique qui vise l’inscription des orientations économiques et sociale dans des traités internationaux est précisément celle du néolibéralisme…
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