Il faut renationaliser les AUTOROUTES au nom de l’intérêt général [TRIBUNE]
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Par Liêm Hoang-Ngoc
Liem Hoang-Ngoc, maître de conférences en économie à l’Université de Paris 1, explique pourquoi il faudrait confier la gestion des autoroutes à des régies publiques.
En proposant la renationalisation des autoroutes, Arnaud Montebourg a relancé le débat sur les privatisations opérées au cours de ces 25 dernières années. Celle qui a concerné les autoroutes fut une énorme erreur stratégique. Amorcée par le gouvernement Jospin, elle fut achevée par le gouvernement Villepin, alors que les sociétés d’autoroutes commençaient à dégager des profits importants. Elle est un parfait exemple de socialisation des pertes et de privatisation des profits.
Pour un chiffre d’affaires de 10 milliards, les sociétés d’autoroute génèrent désormais tous les ans un bénéfice de 3 milliards. Plus de la moitié de ces profits est versée sous forme de dividendes aux actionnaires d’Eiffage, de Vinci et d’Abertis. Entre 2006 et 2019, ces nouveaux rentiers ont perçu 27 milliards de dividendes (5 Mds en 2016). Cette manne a de surcroît été alimentée par la hausse des tarifs des péages, qui ont augmenté 1,22 fois plus que l’inflation depuis 2006. Enfin, alors que les péages ont été intégralement automatisés, le maintien de « charges de personnel » constantes dans le bilan des sociétés atteste que leurs dirigeants furent particulièrement bien récompensés pour leur zèle par de très hauts salaires.
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