EUROPE ET SYNDICATS : collaboration de classes
Passages de témoins euro-sécurisés à la tête des confédérations syndicales françaises membres de la CES (Confédération Européenne des Syndicats)
Par Anna Persichini,
Militante CGT de la Métallurgie et du Front Syndical de Classe
Coup sur coup, Philippe Martinez (CGT) et Yves Veyrier (FO) viennent vaillamment d’annoncer leurs départs respectifs des secrétariats généraux de la CGT et de Force
Sans procéder à un bilan tant soit peu précis de leur passage proprement catastrophique à la tête de leurs Organisations Syndicales respectives (adhésions en chute libre dans les deux cas, divisions profondes, discrédit croissant des confédérations auprès des salariés, essor du syndicalisme jaune CFDT, résultats revendicatifs désastreux sur tous les terrains: acquis sociaux, salaires réels, privatisation galopante de ce qui reste du secteur public, crise gravissime de l’Éducation nationale, de l’Hôpital public, de l’Université et des autres services publics, délocalisation massive finale en vue de Renault, de Vallourec et de PSA…), les deux secrétaires généraux encore en place ont fait introniser leurs successeurs respectifs auprès des « parlements » respectifs des deux syndicats.
Mettant tous deux la charrue avant les bœufs et privilégiant les questions de personne sur les questions de ligne syndicale, Martinez et Veyrier ont fait la courte échelle à leurs successeurs respectifs, l’enseignante cégétiste Marie Buisson et le métallo Frédéric Souillot pour FO, sans dessiner la moindre perspective programmatique précise, sans ouvrir le moindre débat d’orientation syndicale, sans proposer le moindre plan de lutte contre la nouvelle contre-réforme annoncée des retraites, sans formuler la moindre interrogation autocritique sur les choix euro-réformistes qui ont placé la CGT et FO dans une impasse historique depuis le référendum sur Maastricht et l’avortement organisé du grand mouvement gréviste de Décembre 1995.
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