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LA PRESSE EN PARLE...
Carburants : la grève s’étend, Macron s’agace
Malgré les pressions croissantes du gouvernement, le mouvement de grève pour les salaires chez TotalEnergies, qui dure depuis 15 jours et provoque des pénuries dans plus d’un tiers des stations-service de France, a été reconduit lundi jusqu’à mardi et étendu directement à une quinzaine de stations-service autoroutières du réseau Argedis, filiale de TotalEnergies, a-t-on appris auprès de sources syndicales. Visiblement agacé, le chef de l’Etat a estimé lors d’un déplacement que le blocage n’était «pas une façon de négocier».
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Réunis ce lundi, les syndicats ont annoncé la poursuite de la grève entamée il y a une dizaine de jours dans les raffineries et dépôts de carburants de TotalEnergies et Esso-ExxonMobil. La veille, la direction du groupe se disait prête à débuter des négociations... si le mouvement social cessait.
Pas d'amélioration en vue dans le bras de fer qui oppose les syndicats et les directions de TotalEnergies et Esso-ExxonMobil. Les syndicats ont décidé de poursuivre la grève entamée il y a une dizaine de jours dans les raffineries et dépôts de carburant, occasionnant des pénuries et des fermetures de stations en France. Le mouvement est reconduit jusqu'à mardi inclus et étendu à une quinzaine de stations-service autoroutières du réseau Argedis, filiale de TotalEnergies, a appris l'AFP auprès de sources syndicales.
La raffinerie de Normandie, près du Havre, le dépôt de carburants de Flandres près de Dunkerque et la "bio-raffinerie" de La Mède (Bouches-du-Rhône), sont concernées a indiqué Thierry Defresne, secrétaire CGT du comité européen TotalEnergies, à l'agence de presse. 15 stations-service du réseau Argedis "seront fermées" mardi d'après le syndicaliste.
Les syndicats réclament une augmentation de 10% des salaires pour l'année 2022, dont 7% pour prendre en compte de l'inflation et 3% au titre des bénéfices engrangés par TotalEnergies. Cette grève engendre des difficultés d'approvisionnement en carburant dans 29,7% des stations-services du pays, selon les chiffres du gouvernement.
Face aux pénuries qui gagnent de nombreuses stations, prises d'assaut par les automobilistes, la direction de l'entreprise a accepté dimanche d'avancer à octobre ses négociations annuelles sur les salaires.
Selon Francis Pousse, président de la branche "Distributeurs carburants et énergies nouvelles" du syndicat Mobilians interrogé sur franceinfo, faire le plein "va être compliqué" ce lundi et mardi, mais "c'est possible" que la situation s'améliore d'ici la fin de la semaine, comme le promet la Première ministre Elisabeth Borne. Francis Pousse craint que le nombre de stations touchées par les difficultés d'approvisionnement ne s'agrandisse ce lundi, puisqu'il n'y a pas eu "de livraison ce week-end".
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Communiqué de la Coordination des Syndicats CGT de TotalEnergies
Paris La Défense, le 10 octobre 2022,
La Coordination des syndicats CGT de TotalEnergies prend acte du communiqué de presse de la Direction et consulte les grévistes sur la suite à donner à sa proposition
La CGT constate que la Direction de TotalEnergies sort enfin de son silence après 13 jours d’un mouvement reconductible décidé par les grévistes. Par ailleurs, depuis plus de 5 mois, même si seule la CGT a appelé à la grève, toutes les Organisations Syndicales Représentatives interpellent la Direction concernant le besoin de compenser rapidement les effets de l’inflation sur le pouvoir d’achat des salariés pour l’année 2022.
La CGT rappelle que les grévistes demandent un rattrapage de 10% sur les salaires pour l’année 2022 et non une anticipation de la Négociation Annuelle Obligatoire 2023. Au vu de la préconisation qu’a fait l’Union Française des Industries Pétrolières (UFIP) d’augmenter les salaires 2023 de 5% dans les Entreprises du Pétrole, la CGT reste dubitative quant à la volonté de TotalEnergies de répondre favorablement aux grévistes qui demandent une augmentation de salaires pour l’année 2022, avant d’évoquer celle de 2023.
Cette crainte d’une enveloppe budgétaire insuffisante fait également suite à : - La décision de TotalEnergies de geler les salaires en 2021 (0% d’augmentation), année d’un bénéfice à hauteur de 16 milliards de dollars et d’une inflation à 2,8%. - L’augmentation des salaires de 2,35% en 2022, année d’un bénéfice semestriel de 18,8 milliards de dollars et d’une inflation avoisinant les 7%.
Chaque jour sur le terrain, la CGT constate un fort mécontentement et une totale perte de confiance des salariés dans la volonté de TotalEnergies de partager les richesses créées et donc, de négocier un accord à la hauteur de ce qu’ils réclament. Sans préjuger des décisions qui seront prises par les grévistes dans les Etablissements, la CGT considère que cette négociation doit se dérouler sous leur contrôle et qu’il doit leur revenir la faculté de poursuivre ou non leur mouvement de grève au vu de ce que TotalEnergies leur proposera.
TotalEnergies essaie d’imposer une suspension de la grève avant toute réunion de négociation et donc avant toute proposition d’augmentation salariale.
Cette tentative est perçue comme un chantage par la CGT et ne garantit en rien la satisfaction des revendications exprimées et donc la reprise du travail. Pour preuve, la grève en cours chez nos camarades d’ExxonMobil/Esso illustre la faiblesse des propositions des directions des multinationales pétrolières face aux demandes légitimes exprimées sur le terrain.
La Coordination des Syndicats CGT de TotalEnergies réaffirme sa volonté de négocier le plus rapidement possible, sans subir de chantage. Pour cela, elle appelle à une réunion immédiate sur la question des salaires et à la mise en place d’un calendrier pour répondre aux revendications sur l'emploi et les investissements
Le temps n’est plus aux tergiversations.
Merci à Jean Lévy pour ses recherches sur internet
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