L’assassinat de trois kurdes à Paris : un acte isolé d'un raciste déséquilibré ou une opération terroriste fomentée de Turquie ? -Par Jean LÉVY
L'attentat de la rue d'Enghien contre des Kurdes dans leur Centre culturel a fait trois morts, ces jours derniers.
Acte d'un raciste déséquilibré ou opération antikurde patiemment organisée ?
L'Elysée a immédiatement tranché.
Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, n'hésite pas : sans attendre, il est affirmatif : c'est un crime raciste d'un individu dérangé, sans lien politique. D'ailleurs, l'intéressé confirme : il voulait tuer des étrangers, et dès le matin, il il a cherché à Saint-Denis, lui habitant Paris, des Noirs ou des Arabes pour les massacrer. Il ne semble pas en avoir trouvé. Aussi, il revient chez lui à Paris, passe chez ses parents, et d'emblée se dirige vers la rue d'Enghien, où le Centre Culturel Kurde est installé.
C'est là qu'il tire à vue sur des personnes présentes - des Kurdes - qui sont ainsi abattues. L'assassin poursuit même une femme, qui s'était enfuie dans une boutique voisine...
Telle est la version du tueur, immédiatement corroborée, par les autorités françaises, qui rejette l'accusation de terrorisme, et donc, ne saisissent pas le Parquet spécialisé.
L'auteur des assassinats sortait de prison, quelques jours au paravent, ayant accompli sa peine pour une attaque au sabre contre des personnes, ce qui lui avait valu un an d'emprisonnement. Il demeurait sous contrôle policier, ce qui, pour le moins, ne s'avérait pas d'une grande efficacité.
Il faut ajouter que cet événement criminel s'est produit, dix ans juste après l'attentat meurtrier du 9 janvier 2013, contre le siège du Parti des Travailleurs Kurdes, à Paris, le PKK, situé dans le même arrondissement, où trois responsables femmes sont tombées sois les coups de tueurs turcs, membres d'une organisation terroriste fasciste, le Loups Gris.
Le PKK est considéré comme une organisation terroriste en Turquie, du fait de ses objectifs - la reconnaissance des Kurdes en tant que peuple par Ankara. Et compte-tenu de la répression dont la minorité kurde est l'objet, le PKK a recours à la violence, et l'armée turque mène une véritable guerre contre ses bases situées à l'étranger (Irak, Syrie, Iran).
L'Union européenne et les Etats-Unis ont fait leur, vis à vis du PKK, la position la position d'Ankara.
Ce qui explique la grande mansuétude du pouvoir français vis à vis des tueurs des Loups Gris, auteurs de l'assassinat des Kurdes en plein Paris, d'il y a dix ans, dont l'enquête s'est enlisée très rapidement...
D'où une colère des Kurdes de Paris.
À la télé, lundi soir, sur FRANCE 5, dans l'émission "C'est en l'air ", le débat a permis de faire la lumière sur des aspects de ces attentats.
C'est ainsi qu'on apprend que le siège du Centre Culturel attaqué devait recevoir ce jour-là, une conférence internationale kurde, où devaient se trouver les responsables du PKK. La réunion avait été annulée la veille, du fait de la grève des trains, 'détail' que le tueur ignorait.
En outre, celui-ci a poursuivi, jusque dans la boutique voisine, une femme présente pour la tuer. Une Kurde prise au hasard ? Alors que celle-ci était la seule responsable présente du Centre culturel...
Enfin, au sujet des incidents de la place de la République, imputés aux Kurdes en colère, il s'agit de la réaction de ceux-ci à la présence sur les lieux d'une camionnette des Loups Gris, considérée comme une provocation, alors que le mouvement de foule ainsi créé ne visait aucunement la police, mais les provocateurs. Une vidéo montrée aux téléspectateurs en porte témoignage.
Pourquoi cette version réelle des faits est restée occultée ?
Ces éléments sèment le doute sur la version officielle.
Saurons-nous un jour la vérité ?
JEAN LÉVY