Pourquoi Macron, juste élu président en 2017, a massacré le Code du Travail -Par Jean LÉVY
Dès l'été 2017, peu de semaines après son accession à l'Elysée, Emmanuel Macron a choisi de désarmer juridiquement les salariés en massacrant le Code du travail.
Ce fut pour le Président une tâche prioritaire en accord, bien sûr, avec le patronat, impatient de rayer de la carte toute légalité qui pouvait les gêner.
Rappelons-nous : à la Libération, grâce à la puissante CGT, et tout au long des années qui ont suivi, du fait de l'action syndicale dans les entreprises et les professions, puis en conclusion de la grève généralisée en 1968, les patrons ont été contraints de subir une législation sociale de plus en plus contraignante.
Avec, dans chaque entreprise, un pouvoir ouvrier contestant la patronale autorité : les Délégués du Personnel, les Comités d'Entreprise, les CHSCT ces derniers s'occupant d'Hygiène et de Sécurité.
Tous élus par les salariés, disposant chacun d'un contingent d'heures libérées, et payées, pour accomplir leur mission. Plus un délégué nommé par le syndicat, représentant celui-ci, protégé par la loi et disposant également de temps comme pour les Délégués.
Expression de démocratie directe, ceux-ci, les DP, les membres des Comités étaient les seuls représentant du monde du travail, choisis, entre eux, par les salariés.
Ainsi était la loi.
Les patrons l'ont subie, cherchant en permanence d'en réduire les effets, par le bâton ou la carotte. Tout étant rapport de force.
Avec l'arrivée à l'Elysée d'un banquier, choisi par le clan financier, les chefs d'entreprise ont vu leur heure arrivée : redevenir seul maître et seigneur de leur entreprise, avec un pouvoir non discuté.
Ça s'est traduit, Macron aux manettes, et dès son arrivée, par le saccage du Code du Travail.
On aurait pu penser que les syndicats, que la CGT, fassent d'un nouveau code, en reprenant l'ancien pour l’améliorer, un aspect majeur de leur activité.
Espoir déçu, le sujet semble abandonné.
C'est mener un combat totalement désarmé.
Quant aux politiques, qu'ils se prétendent communistes ou jacobins, aucun de leurs partis n'a fait d'un nouveau Code, une revendication sociale essentielle, une arme de défense prioritaire dans les luttes à venir.
Une omission, qu’elle soit syndicale ou politique, préjudiciable au combat de classes que le capital nous mène auquel nous devons répliquer.
JEAN LÉVY