Réforme des Retraites à l'Assemblée : la dernière séance ? - Par Jean LÉVY
Ainsi, vendredi 17 février à l'Assemblée, à minuit, s'est achevée le débat en première lecture du projet Macron, qui vise à repousser l'âge de la retraite à taux plein de 62 à 64 ans. Autrement dit, le président et son équipe veulent voler deux années de repos bien gagnées à l'ensemble des salariés.
Mais la discussion publique des députés sur ce projet n'a pas pu aborder la discussion sur cet objectif gouvernemental.
Pourquoi ?
D'abord, du fait, que c'est le pouvoir qui, d'emblée, a mis une limite au temps réservé à la discussion parlementaire, voulant passer en force.
Et ce sont les députés, petits soldats Macron, mais aussi nombre d'élus Les Républicains et de bancs se revendiquant de l'opposition, qui accusent le groupe de la France Insoumise d'avoir délibérément retardé l'examen de l'article 7 - le report à 64 ans - et finalement, de ne pas avoir pu en discuter en séance publique, avant son passage au Sénat, dans les jours qui viennent.
Cette accusation est-elle valable ?
Certes, la masse des amendements déposés, conduisant aux mêmes discussions et redites, ainsi que les rappels au règlement, ont faits en sorte, que le temps consacré au projet gouvernemental n'a pas permis aux députés de discuter - et bien sûr voter - le fameux article 7, reculant l'âge de la retraite.
D'où la rage de la Macronie contre l'opposition, et surtout à l'encontre des élus des Insoumis, accusés de sabotage du "débat démocratique".
La tactique des députés "mélenchonistes" mérite-t-elle un tel opprobre ?
Disons qu'elle fait partie de l'arsenal de toutes les oppositions parlementaires partout dans le monde, et en particulier aux États-Unis, état considéré par nombre de parlementaires français, comme le temple de la Démocratie. Or, c'est au Congrès américain que députés et sénateurs vont jusqu'à lire la Bible à la tribune pendant des jours pour retarder le débat sur une loi qui ne leur convient pas.
C'est le cas en France avec la réforme Macron du système des retraites, désavouée, par ailleurs par les deux tiers des électeurs.
Ceci étant, ce n'est ni au Palais Bourbon, ni au Sénat que la voix du peuple triomphera. C'est dans la rue que le combat se réglera. En mettant la France à l'arrêt le 7 mars, la population signifiera son rejet du projet de Macron, dicté par la classe des nantis qui a hissé ce dernier au pouvoir, et que Bruxelles au nom de son oligarchie veut imposer à notre peuple.
Ce sont donc Macron, Bruxelles et les marchés qu'il faut battre le 7 mars dans nos cités.
JEAN LÉVY