« L'alliance de gauche avec la NUPES est dépassée », juge le communiste Fabien Roussel - Ce que ce dernier propose comme alternative - Par Jean LÉVY
Pour l'ancien candidat à la présidentielle, Fabien Roussel, la gauche doit « porter une alternative, fondée sur un collectif qui respecte les syndicats et qui est prête à gouverner ».
Et ce collectif ne peut être la NUPES, selon lui.
En fait, le secrétaire national ne cache pas avec quelles personnalités, vers qui vont ses préférences :
Interrogé sur sa volonté d'étendre l'union de la gauche à Bernard Cazeneuve, qui a quitté le PS en dénonçant la « toutousation » des socialistes par La France insoumise, Fabien Roussel répond : « Nous devons parler à toute la gauche. Il n'est pas imaginable d'exclure qui que ce soit si l'on veut incarner qui une force de progrès capable de l'emporter ».
Entre le « jacobinisme » assumé par Jean-Luc Mélenchon, et le bilan « aux affaires » du dernier Premier ministre de François Hollande, Fabien Roussel choisit comme futur partenaire ceux qui incarnent la voie social-démocrate et leur désastreuse politique, à l'opposé des déclarations électorales du futur président PS « Mon ennemi, c'est la finance ! ».
Rappelons-nous la loi Travail portée par les ministres socialistes, dont Bernard Cazeneuve, totalement contraire aux intérêts du monde du travail. Et que dire du choix de François Hollande de nommer, comme son ministre de l'Economie, Emmanuel Macron sous l'influence des milieux financiers.
Et que dire du ralliement à ce dernier, en 2017, de nombreux ténors du PS, dont nombre sont devenus ses ministres ?
Et c'est à ceux-ci que Fabien Roussel propose l'union pour gouverner ensemble !
A l'opposé, à !'initiative de Jean-Luc Mélenchon, avec son mouvement, la « Nouvelle union populaire écologique et sociale », se sont regroupés aux élections de juin 20122, les partis se réclamant de la « Gauche », tous laminés lors de l'élection présidentielle, PS et PCF compris.
Ce qui a permis, à la NUPES, d'envoyer à l'Assemblée Nationale 142 députés dont 31 députés au PS.
Certes, ces précisions n'ont pas pour objet de valoriser Jean-Luc Mélenchon, ni sa politique, mais de rappeler objectivement le sens des initiatives prises par le leader de la NUPES, et du résultat obtenu par celles-ci.
Fabien Roussel semble les ignorer.
Et, pire, le dirigeant du PCF propose comme alternative, l'union avec la fraction du PS qui, hier, gouvernait à droite, et refuse aujourd'hui, l'union avec Mélenchon. Cela au lendemain de l'élection partielle où la candidate dissidente du PS, s’est fait élire par l'électorat macroniste, pour battre celle soutenue par la NUPES...
Dans ces conditions, la dernière prise de position du secrétaire national du PCF devrait interpeler.
JEAN LÉVY