L'EURO une erreur historique pour l'Europe
Nous allons aujourd'hui revenir sur les fondamentaux et parler à nouveau de l'euro. Je suis tombé sur un très intéressant graphique combinant l'évolution du taux de change entre la lire italienne et le deutschemark et l'évolution de la production manufacturière italienne. On voit très clairement la coupure liée à l'euro et à la politique mercantiliste germanique qui a consisté à casser les salaires allemands juste après la mise en place de la monnaie unique. Les fameuses lois Hartz, mises en place par le chancelier Gerard Schröder, ne furent qu'une stratégie de domination de la zone euro. En effet, comme l'avait bien remarqué Emmanuel Todd, les baisses de salaires allemands ne pouvaient pas permettre une amélioration de la compétitivité externe contre des pays comme la Chine aux salaires infiniment plus bas, surtout au début des années 2000. La stratégie allemande était donc forcément tournée contre ses voisins avec qui pourtant elle venait de créer une structure qui normalement devait se baser sur la coopération pour fonctionner à minima.
On ne le dira pas assez, l'euro fut un projet bricolé n'importe comment. Au-delà de la question des dogmes économiques néolibéraux ou ordolibéraux qui ont concouru à en dessiner les contours l'euro répondait à plusieurs surtout à plusieurs fantasmes particulièrement chez les élites françaises. Tout d'abord, nos « élites » ont toujours eu horreur des variations monétaires. On pourrait ici citer Keynes qui parlait un français comme un peuple de vieux paysans assis sur leurs tas d'or, mais même si l'image était un peu exagérée, elle avait un fond de vérité. La France depuis le 19e siècle s'acharne à faire de la monnaie un veau d'or qu'elle idolâtre. L'affaire est donc ancienne et ne touche pas que les grotesques dirigeants que nous avons depuis une cinquantaine d'années.
POURSUIVRE LA LECTURE :